Paroisse St Pierre en Pays Roussillonnais diocèse de GRENOBLE VIENNE (38)

COVID-19 – Historique des homélies et méditations après Pentecôte 2021

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Père Davy

Père Davy

SOLENNITE DE LA SAINTE TRINITE. ANNEE « B »

Deutéronome (4, 32-34. 39-40) ; Psaume 32 (33) ; Romains (8, 14-17) ; Matthieu (28, 16-20)

« Qui voit l'amour, voit la trinité ». La Sainte Trinité n'est pas une vérité à comprendre, c'est l'Amour à contempler, quelqu'un à adorer, le Dieu qui est Père, Fils et Saint-Esprit. Célébrer la trinité c'est donc entrer dans un mystère d'alliance, de communion, de partage et d'amour. Ce n'est pas redire une doctrine ou se battre avec une énigme. C'est s'introduire dans une réalité qui donne sens à toute réalité. C'est baigner dans une source fondatrice de bénédiction au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Dieu est Amour. Comme Père, Il en est la source et l'origine (cf. 1ère lecture). Comme Fils, Il en est la révélation (manifestation) et l'actualité (la mise à jour) (cf. l'Evangile). Comme Saint-Esprit, Il en est le vécu et la grâce du possible donc l'agir (cf. 2ème lecture).

Dieu est Amour. Amour Créateur du Père à l'initiative rédemptrice. Amour Sauveur du Fils à valeur révélatrice. Amour Sanctificateur du Saint-Esprit à l'action performative. Amour dont le Père est la profondeur, le Fils la plénitude et le Saint-Esprit la richesse.

Dieu est Amour. La vie de chacun en est alors la trace, le signe et le passage. Un Amour qui traverse le cœur, nourrit l'esprit et apaise l'âme. Marqués de son sceau, nous portons alors les trésors de sa vertu et les bienfaits de son salut.

Vivre aujourd'hui la Trinité (Un seul Dieu en trois personnes : Père, Fils et Saint-Esprit), c'est réaliser à nouveau que nous sommes une habitation, c'est-à-dire des êtres habités au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

Être chrétien au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, c'est avoir le bonheur de baigner dans l'amour de Dieu, de vivre dans l'effusion de sa grâce bienveillante. Comme signature de sa main puissante.

Être Homme au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, c'est pouvoir offrir au monde l'espérance de Dieu qui accompagne et qui ouvre des horizons d'avenir désiré.

Être toi, être moi au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, c'est savoir parler à Dieu, pour Dieu et de Dieu. 

Père Davy B. B.

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Père Basile

Père Basile

XIIe DIMANCHE T.O / B (Père Basile)

Dimanche dernier, à travers les deux paraboles portant sur le mystère du Royaume de Dieu, la liturgie de la Parole nous invitait à être confiants en Dieu et à nous abandonner entre les mains de la Providence, car même dans nos situations difficiles, Dieu est avec nous. Le douzième dimanche prolonge cet enseignement en nous invitant à garder la foi en Dieu dans les tempêtes de la vie.

C'est ce à quoi le Seigneur appelle Job dans la première lecture, en lui rappelant qu'Il a autorité sur la mer. D'où cette question oratoire qu'il pose à son serviteur : « Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial […] ; quand je lui imposais mes limites, et que je disposai verrou et portes ? » C'est pour dire que Dieu seul fait des merveilles. « Les hommes n'ont pas d'autorité sur les éléments naturels. Ils sont dépendants des circonstances et n'ont pas la possibilité de les modifier ; ils ne peuvent que tenter de résister à la violence de leur environnement ». – L'exemple n'est pas loin : nous l'avons vu lorsque la pandémie sévissait, chaque fois qu'elle atteignait un pic. Malheureusement le danger est encore loin d'être écarté –. Par contre, Dieu, maître et créateur de la nature, a le pouvoir sur toute la création.

« Cet épisode est significatif pour nous aussi. Lorsque nous nous trouvons face à un danger, lorsque nous affrontons une tempête d'un genre quelconque, nous ne pensons pas que Jésus est présent, nous pensons qu'il ne peut ou ne veut pas intervenir. En fait, comme l'ont fait les disciples, nous devons nous tourner vers lui et lui demander avec confiance : ‘‘Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ?'' Nous devons le dire avec foi ». Cette foi est nécessaire pour voir, au-delà des apparences du sommeil de Dieu, la présence du Seigneur qui fait des merveilles dans nos vies. « Si nous n'agissons pas dans la foi, notre situation est alors véritablement désespérée, car ce manque de foi ferme et empêche l'intervention du Seigneur ».

            Il y a beaucoup de tempêtes dans la vie. Dans ces tempêtes, il nous arrive souvent de crier à la manière de Pierre et de ses compagnons : « Maître, nous sommes perdus ! » Notre barque, l'Eglise, nous paraît souvent complètement submergée par des flots en furie et ballottée par des vents contraires. Alors, c'est l'espérance en Christ qui nous fera tenir. Un soupçon de foi qui nous fera savoir que la mort ne peut avoir le dernier mot… (cf. 2e lecture).

« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N'avez-vous pas encore la foi ? » C'est à nous aujourd'hui que Jésus pose cette question adressée aux apôtres. Il « nous invite à aborder nos épreuves avec confiance. Dans nos tribulations, il serait peut-être temps de nous rappeler que Dieu est dans notre barque, même s'Il semble dormir ! […] Dieu est toujours là, au cœur de notre vie. Il ne se manifeste pas explicitement, mais Il se révèle souvent à nous de mille manières ». Ne soyons donc pas pessimistes. Pensons qu'Il est là, par l'intermédiaire des personnes qui nous épaulent ou dans les événements qui peuvent nous aider à retrouver notre chemin. Il nous suffit d'ouvrir notre cœur, de tendre nos oreilles, pour nous apercevoir qu'Il est juste là à côté de nous.

Tout en comptant sur nous-mêmes, sur nos propres forces, sur nos propres initiatives pour agir – car nous sommes habités par l'Esprit de Celui qui nous a promis d'être avec nous « jusqu'à la fin du monde » –, gardons la foi et ayons confiance en Dieu. Il nous bénira +.

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Curé des Paroisse St Pierre en Pays Roussillonnais et Notre Dame des sources en Sanne Dolon

13è dimanche du temps ordinaire, année B

La vie est au centre des lectures de ce jour, la vie terrestre temporelle, et la vie éternelle. Le passage du livre de la Sagesse en première lecture fait un rappel sur la création.

Dieu a créé le monde et tout ce qu'il renferme par amour, à chaque étape Dieu a vu que tout ce qu'il a créé est bon, du côté de la Vie et de l'Amour.

A l'origine la mort ne règne pas sur la terre. Le mal, le péché et leur conséquence la mort sont de l'ordre de l'incréé, ils sont le résultat de la désobéissance du malin et de la tentation qu'il a induite dans le monde.

L'homme a été créé par Dieu à son image, c'est à dire reflet de son Amour infini.

« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. » Gn1, 27

La conséquence du péché déforme cette image et fait que la vie de l'homme sur terre devient limitée, la mort vient y mettre fin. Mais la mort sur terre n'est pas la fin de tout puisque Dieu rachète l'homme. Par sa mort et sa résurrection, Jésus nous ouvre les portes de la Vie éternelle. C'est là l'espérance de notre foi.

Dans le passage de l'évangile de Marc entendu aujourd'hui, où deux récits s'imbriquent, Jésus va redonner la plénitude de la vie à une femme et à une jeune fille et montrer ainsi qui il est, le Messie, le Fils de Dieu qui règne sur la création. C'est par la foi qu'elles seront guéries, la foi de la femme, la foi du père pour l'enfant.

Tout est possible à celui qui croit.

Pour participer à cette puissance de guérison, de résurrection, donnée par Jésus, il y a une seule condition, croire : « Ma fille, ta foi t'a sauvée » avoir foi en Jésus maître de la vie.

Quelle est la foi de ceux qui entourent Jésus dans les différents événements du récit ?

La foi commençante de la foule

Jésus arrive en terre païenne, sur l'autre rive, après avoir beaucoup enseigné et fait quelques guérisons et miracles pour attester qui il est, il a même dominé et calmé la mer déchaînée en tempête. La foule se presse pour le voir, l'écouter attendre peut-être un signe pour chacun. Il est clair que ces gens vivent une certaine foi, balbutiante et imparfaite, pour courir ainsi après lui.

Jésus est reconnu comme un prophète, un guérisseur, mais pas encore perçu comme le Messie. Il faudra encore du chemin pour convertir les cœurs.

La foi en chemin de la femme

Dans cette foule il y a une femme malade souffrant d’hémorragies, ce qui la rend « impure » et donc marginale. Le sang s'écoulant hors du corps est symbole d'impureté. Ainsi la femme est périodiquement impure, aux yeux des juifs. En effet le sang est principe de vie. Cette vie qui semble fuir cette femme depuis 12 ans. Elle est de ce fait exclue de la synagogue, de la société, elle ne peut approcher ou toucher quelqu'un sans le rendre impur. Et pourtant elle ose se frayer un chemin dans la foule compacte, discrètement, pour approcher Jésus et toucher par derrière la frange de son manteau. Elle a la certitude que ce geste sera salvifique pour elle, que Jésus pourra la guérir. Sa foi est encore teintée de superstition : « Si je le touche, je serai sauvée ». Jésus va la faire grandir dans sa confiance déjà là. Il va chercher qui elle est pour avoir avec elle la rencontre en vérité, en tête à tête qu'il a avec ceux qu'il rencontre. Il la conduit à travers cette rencontre en vérité à une foi plus vraie, plus éclairée qui est une reconnaissance de sa personne. « Ma fille, ta foi t'a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal. »

La foi accomplie de Jaïre

L'attitude de Jaïre est impressionnante. Ce chef de synagogue n'hésite pas à se mettre à genoux et à supplier instamment Jésus alors qu'il pratique la loi juive et lit la Torah. Il en oublie la dignité de la fonction qui est la sienne, et ce devant la foule qui le connaît, au travers de laquelle il s'est frayé un chemin et qui risque de le dénoncer aux grands prêtres.

Pour cette fille qu'il aime, bien sûr, mais avec quelle insistance auprès de Jésus. le père de la petite jeune-fille, ne demandait d’abord qu’une guérison physique. Mais au fond de lui il est persuadé que Jésus peut surtout sauver sa vie en lui apportant la vie éternelle.

Lorsqu’on apprend à Jaïre que son enfant est morte, il va continuer à croire, Jésus l’invite à aller encore plus loin, à franchir le pas de la foi en la résurrection. C’est jusqu’à cette foi pascale que veut nous conduire le vainqueur de tout mal. « Ne crains pas. Crois seulement », lui dit Jésus.

De l'extérieur, pressé par la foule nombreuse, Jésus va entrer à l'intérieur de la maison, dans l'intimité de la chambre avec seulement les parents de l'enfant et les trois apôtres qui seront ses témoins privilégiés, ici, à la transfiguration et au jardin des Oliviers Pierre, Jacques et Jean, futurs piliers de l'Eglise.

Jésus prend la main de la jeune fille et la relève, la ramène à la vie montrant ainsi qu'il domine la vie et la mort. Seul Dieu peut agir ainsi.

Et pour bien faire comprendre la réalité et le sens de cette résurrection Jésus demande que l'on donne à manger à l'enfant. Elle est bien vivante avec son corps, et en même temps ce repas préfigure le banquet des noces éternelles.

A la fin du texte Marc précise que la jeune fille avait douze ans, l'âge de l'entrée dans la vie adulte, l'âge à cette époque de la puberté et des premières règles. 12 ans de vie pour la fille. Douze ans c'est aussi le temps de la maladie de la femme, le temps où la vie s'échappe d'elle. Douze c'est aussi le nombre des tribus d'Israël, 12 représente la plénitude, celle de tout le peuple Hébreux et par la suite de l'humanité entière à travers les siècles.

Ainsi Jésus montre qu'il est venu pour sauver tous les hommes et leur donner la vie qui ne finit pas. A chacun de croire pour vivre.

Notre foi.

Quelle est notre propre foi ? Celle balbutiante et teintée de superstition de la foule ? Celle hésitante, en croissance, de la femme qui n'ose approcher Jésus en face à face ? Celle de Jaïre, plus affirmée malgré les épreuves ?

Nous aussi, nous avons reçu par le baptême la même grâce que cette jeune adolescente, nous le croyons. Nous sommes ainsi passés de la mort à la vie et notre éternité est déjà commencée. Celui qui est « passé de la mort à la vie » par le baptême est introduit par-là à la table de l’eucharistie, de l'intimité avec Jésus sauveur, dans l'attente du banquet éternel.

Entendons Jésus nous redire : « Debout ! Lève-toi ! Ressuscite ! »

Vivons notre baptême pour ne pas laisser s’endormir notre foi…

Père Jean-Hugues Malraison

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Thierry MERLE (Diacre)

14ème ordinaire B

L'évangile de ce dimanche vient faire écho, chers frères et sœurs, avec celui entendu dimanche dernier.

Dimanche dernier, dans une foule anonyme, le Christ est touché par une femme qui veut être guérie. Il ne sait pas qui est cette femme ; il ne la connaît pas, mais elle sera guérie, par ce qu'elle veut croire en lui. Aujourd'hui, le Christ est chez lui, chez les siens qu'il connaît bien, qu'il fréquente tous les jours ; mais là, il ne peut pas faire de miracles. Et il le dit.

Quelle est la portée de cette affirmation qui nous dit que l'on n'est pas prophète en son pays ? En nous mettant dans les pas du Christ, on voit vite où nous en sommes, nous autres pratiquants : nous cherchons la sécurité d'un troupeau égaré et étriqué, en manque de pasteurs, en manque de certitudes surtout. Mais cela ne fait pas beaucoup progresser la foi… Or la foi se déploie chez nos frères, au contact de ceux qui cherchent, de ceux qui attendent un signe. Ils sont au dehors comme la femme de dimanche dernier. Y allons-nous ?

Jésus donne à entendre qu'il se définit lui-même comme prophète. Même si nous savons bien qu'il est beaucoup plus que cela…

Par notre baptême nous sommes, chacun de nous, devenus prophètes (prêtres et rois). Ces trois dons de l'Esprit saint qui doivent être vivifiés, fécondés même par notre baptême : la force qui est de s'occuper du faible, la piété qui est la culture de notre transcendance cachée et qui nous ouvre la voie du prophète, et le respect de Dieu qui nous amène à la pratique, au prêtre.

Concernant le prophète, dont le Christ nous demande d'être, il se vit dans ces trois dimensions qui sont la dénonciation des injustices, l'encouragement de ceux qui sont fatigués et découragés, et l'annonce de la bonne nouvelle.

C'est sur ce triptyque que l'on reconnaît le chrétien, c'est sur ce triptyque que les premiers chrétiens ont pu christianiser un Empire romain dont les contours sociétaux ne manquaient pas d'analogie avec le monde d'aujourd'hui : une société ayant délaissé ses anciens repères, brutale face à la vie, intéressée par l'appât du gain, et très rétive vis-à-vis des autres, et en particulier de l'étranger qui pouvait profiter de son niveau de vie, et une jeunesse qui n'était plus éduquée que par la rue. C'est dans ce milieu là que s'est développé le christianisme. Pas dans les campagnes tranquilles…

Annoncer la bonne nouvelle c'est avoir un témoignage authentique et sûr. Il y a  de quoi faire aujourd'hui, pour dénoncer ce qui rabaisse tant d'hommes sur le chemin de la vie, où l'injustice et la précarité est partout. Il y a de quoi faire pour relever ceux qui peinent, par une parole, par un regard ou un coup de main. Il y a grand à faire, pour témoigner que la présence de Dieu dans notre vie, change notre regard sur les autres et sur le sens de la marche de ce monde.

Est-ce que quand je prends une décision même petite, je demande à Dieu d'y voir clair ? S'il y a tant de gens qui doutent, qui ne voient pas l'importance de Dieu ni de la foi, c'est peut-être parce que nous ne sommes pas assez prophètes pour ces temps troublés. Autrement dit, nous ne témoignons peut-être pas assez que Dieu agit dans notre quotidien. Et qu'il nous transforme au moins un petit peu. Personnellement, je trouve pourtant qu'il n'y a rien de plus concret que la foi !

Être prophète c'est oser accepter nos propres fragilités et entendre Dieu nous dire cette parole : ta fragilité, ta faiblesse, ne m'empêchent pas de t'aimer et de faire de toi mon disciple. C'est la lettre de St Paul entendue en 2ème lecture : « Ma grâce te suffit. » Être prophète ce n'est pas être le plus fort mais c'est reconnaître que « lorsque je suis faible c'est alors que je suis fort ». C'est là qu'agit le don de l'Esprit Saint qui se nomme force. C'est par là et pas par ailleurs qu'une société où il fait bon vivre pourra se déployer.

Ne nous dérobons pas à notre devoir de chrétiens !

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Père Davy

Père Davy

MEDITATION DU 15E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE. ANNEE « B »

Amos (7, 12-15). Psaume 84 (85). Ephésiens (1, 3-4). Marc (6, 7-13)

Dieu est Amour. Hier comme aujourd'hui et pour l'éternité, par Amour, Il nous appelle : « Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. ». Par son Fils, Il renouvelle son appel : « Jésus appela les Douze… ». Dans l'Esprit Saint, Il nous fait la grâce de vivre aux horizons de son appel, mystère de son cœur de Père : « Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l'Esprit, au ciel dans le Christ. Il nous a choisis…prédestinés…nous dévoile le mystère de sa volonté…il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire… »

Devant ce grand Amour (si profond, si éternel et si riche) que Dieu déverse sur nous, comme un torrent, comment je me laisse toucher, saisir et séduire ? De quelle manière, je témoigne de l'actualité de l'appel de Dieu ? Dans quelle posture je me mets pour accueillir ce que Dieu me dit aujourd'hui ?  Suis-je assez humble de cœur et assez simple d'esprit pour écouter, (l'art par excellence d'aimer), ce que Dieu dit à notre monde ? « J'écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple et ses fidèles… ». Accueillons, en ce jour, la paix de Dieu. Il nous veut en paix, nous tient en paix et nous donne la paix.

Dans la complexité des situations réelles et les conflits d'intérêts et de prestiges, comme le prophète Amos, écoute ! Que te dira le Seigneur Dieu ? Ce qu'il dit c'est faire rayonner la vérité qui trouve sa splendeur dans le pouvoir de l'amour et non l'amour du pouvoir.

Dans les circonstances de grande incertitude où le doute nous envahit et laisse place au découragement, comme l'apôtre Paul, écoute ! Que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu'il dit c'est bénir son Nom très Saint, source de salut.

Dans les temps actuels où vivre selon l'Evangile du Christ relèverait d'une folie, comme Jésus qui obéit à son Père, Notre Père, écoute ! Que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu'il dit c'est que tu laisses sa gloire t'habiter. Pour témoigner et accomplir les œuvres de miséricorde (proclamer, célébrer, servir, soulager, consoler, guérir, accompagner, etc…) Afin qu'en toi « Amour et vérité se rencontrent. Justice et paix s'embrassent. »

Père Davy B. B.

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Bernard BUISSON – Diacre

HOMELIE DU 16èME DIMANCHE ORDINAIRE B

Ces derniers dimanches, la liturgie nous entraîne à la suite des prophètes.

Le temps est venu de nous poser la question : 

QUI SONT CES PROPHETES QUI ONT MARQUE SI FORT LE PEUPLE JUIF ?

Au temps des rois, après David et Salomon, les douze tribus se divisent.

Au nord le Royaume d'Israël composé de 10 tribus dont le roi est Jéroboam.

Au sud le Royaume de Juda composé des tribus de Juda et de Benjamin ayant pour roi Roboam.

Dominés par l'Egypte et l'Assyrie, l'élite de leur population est déportée à Babylone au 8ème et  au 6ème  siècle avant Jésus-Christ. C'est la période de l'Exil si douloureuse pour les juifs.

C'est dans cette période trouble que va naître le prophétisme, ce mouvement qui va influencer jusqu’à la culture occidentale, par son humanisme.

Les prophètes ne sont pas des devins. Ce sont des hommes qui interprètent le présent, des hommes des temps de crise, lucides et justes, d' âpres défenseurs des droits de Dieu et des droits de la personne humaine.

Ils sont à la fois, le soutien des populations en exil et les pourfendeurs de la débauche des puissants en les exhortant à revenir à Dieu et à la Loi.

Les prophètes sont avant tout des « porte-parole » de Dieu. Ils préfigurent ce qu'est l'humanité de Dieu que Jésus manifestera concrètement.

Je vous dis cela aujourd'hui  parce que je trouve une certaine similitude entre la période des prophètes  et celle que nous vivons actuellement, toute proportion gardée, bien sur.

Certes, actuellement, les lois sociales protègent du dénuement, les progrès de la médecine  font que guérissent des maladies réputées incurables, les lois civiques  garantissent une justice pour tous, les gouvernants sont contraints  par des mesures qui  limitent les excès de pouvoir ;

Mais le mal est ailleurs.

L'argent est la valeur suprême, tout s'achète, toutes les opinions se valent, la sur-médiatisation crée  une désinformation invalidante, les réseaux sociaux  diffusent instantanément, sans contrôle des  contre-vérités,  des insultes voire des calomnies, etc.

Et il ya pire encore. La dissolution des meurs, le mépris de la dignité de l'homme, la négligence de la nature,  le rejet de Dieu, ouvrent sur une perspective de vie encore plus dramatique qu'il y a trois mille ans.

Heureusement, et vous l'aurez remarqué, tous les prophètes, après avoir dénoncé les abus, prononcé des oracles  contre les puissants, achèvent leur message  sur une note d'espérance.

Amos annonce le redressement et la prospérité d'Israël; Osée, l'amour sans limite de Dieu

Isaïe,  la venue du sauveur, le Messie de Dieu. Ezékiel  promet le retour des déportés.

Jérémie,  prophétise : «  Je susciterai pour David un germe juste. Il règnera en vrai roi. Il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. Juda sera sauvé. Israël habitera en sécurité  On l'appellera : Le Seigneur est notre justice.

Où sont les prophètes aujourd'hui, qui  nous éviteront le cahot et annonceront  le salut espéré ?

Ils sont là, et pas seulement dans la chrétienté. Ils sont là, partout dans le monde, croyants et non-croyants, au nom de l'humanité, de l'amour avec ou sans transcendance.

Ils sont là ,  mais leur parole se fracasse contre l'hédonisme,  l'activisme, le souci de l'image, le confort, le « moi possessif ». Leur parole n'est pas entendue parce que Dieu a été bouté hors de nos vie , parce que prévaut l'idée que la créature peut se passer du Créateur.

Alors ? Alors, il nous reste notre foi, et notre espérance.

Il nous reste notre prophète, et plus qu'un prophète : Dieu lui-même  en Jésus-Christ, le sauveur.

Saint Marc nous dit dans l'Evangile de ce jour : « Jésus se prit de compassion pour une foule  qui arrivait de toutes parts  et partait sans même prendre le temps de manger,  car ils étaient comme des brebis sans berger. »

Le voilà, le berger qui prend soin de l'humanité toute entière ;  le seul, parce qu'il est Dieu,  à pouvoir rassembler, guider, sauver. !

Saint Marc nous dit encore : «  alors il se mit à les enseigner longuement ».

La parole de Dieu, voilà ce qui manque à notre monde saturé,  d'informations orientées, haineuses, d'images violentes  ou mercantiles.

Pourtant elle est bien là cette Parole de vie, à notre portée, disponible, brûlante et vraie.

Comment peut-on s'en passer  après l'avoir goutée ?

Comment peut-on  se passer des Evangiles, des Béatitudes, du Notre Père, du Bénédictus, des lettres de Saint Paul,  de la lettre aux Romains, et aujourd'hui même de ce qu'il nous dit dans la deuxième lecture : « Dieu nous a prédestinés à être pour lui, des fils adoptifs  par Jésus-Christ; Par le Christ nous avons, les uns et les autres, accès au Père, dans un seul esprit. » (Ephésiens 2)

Mais, pour la goûter cette Parole, il faut   l'entendre. Et pour l'entendre il faut qu'elle ait été dite.

C'est là que commence notre mission de prophète. Puisque par le baptême  nous sommes « prêtre, prophète et roi »

« Si l'Eglise ne donne pas la Parole de Dieu, qui la donnera ? » dit le Père Bruckberger

Nous sommes l'Eglise !

Alors donnons cette Parole du Dieu Amour.

Donnons le témoignage de la tendresse de Dieu.

C'est le moyen, modeste certes, mais efficace, de faire grandir le Royaume de Dieu.

B.Buisson, diacre

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Curé des Paroisse St Pierre en Pays Roussillonnais et Notre Dame des sources en Sanne Dolon

Homélie 17è Di TO B

Élisée est le successeur du prophète Élie, il est son fils spirituel, il a des pouvoirs semblables à ceux du grand prophète.

Comme les prophètes il annonce la Parole de Dieu il est l'intermédiaire entre Dieu et le peuple. Pour attester de cette mission qui lui est confiée il lui est donné de pouvoir faire quelques signes et miracles au nom du Seigneur.

Ainsi sitôt après avoir été désigné et oint par Élie pour lui succéder, il ouvrit les eaux du Jourdain en frappant le sol avec son manteau et traversa à pied sec (2 R 2,14) comme Élie lui-même venait de le faire devant lui (2 R 2,8). Ce qui n'est pas sans rappeler la traversée de la mer Rouge avec Moïse pour libérer le peuple Hébreux de l'esclavage en Égypte.

Élisée accomplit aussi de nombreuses guérisons dont celle du général Syrien Naaman qui était lépreux. (2 R 5)

Dans le récit entendu en 1ère lecture, Élisée va pouvoir nourrir une foule en multipliant la nourriture.

Élisée agit dans un contexte de pauvreté et de famine, tel que le royaume d'Israël en a connu plusieurs fois. Grâce à quelques pains prélevés sur la maigre récolte apportés par un homme, Élisée va pouvoir nourrir une centaine de personnes.

Élisée a eu confiance en la Parole de Dieu qu'il avait entendue dans sa prière :  « car ainsi parle le SEIGNEUR : On mangera, et il en restera. »

Il sait que le Seigneur n'abandonne jamais son peuple.

Sans doute avait-il aussi en mémoire le psaume 144 que nous avons entendu :

« Le SEIGNEUR est proche de ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent en vérité ».

Il accomplit ainsi pleinement sa mission de prophète en nourrissant le peuple par la Parole de Dieu qu'il transmet et par le pain multiplié par le Seigneur. Par ce geste il préfigure et annonce celui que le Christ viendra transcender.

Ainsi les Hébreux peuvent se laisser guider par ce prophète et croire en l'Amour inépuisable de ce Dieu qui vient toujours au secours de son peuple et marche avec lui.

Quelques siècles plus tard Jésus se trouve dans une situation similaire. Lui qui est Dieu, le Fils du Père, le messie attendu par Israël, est venu par sa Parole et par ses actes, annoncer le Royaume de Dieu. Il a longuement enseigné et nourrit la foule tout au long de la journée par sa Parole, lui qui est le Verbe de Dieu.

Pour attester de son identité et se faire reconnaître du peuple, et en particulier des apôtres, il aura besoin lui aussi de signes, guérisons et miracles.

Ainsi le miracle de la multiplication des pains, de la foule nourrie en abondance, que l'on retrouve dans chacun des évangiles, et même deux fois chez St Jean. C'est dire son importance et sa signification, Jésus vient nourrir en abondance les foules de la nourriture essentielle à la vie, sa Parole et le pain, ce pain qu'il prendra le Jeudi Saint pour le consacrer en son corps, nourriture pour notre âme.

Jésus se donne totalement à nous par sa Parole de Vie et par son corps, pain de la Vie éternelle.

Dans ces deux récits de la multiplication des pains entendus aujourd'hui, nous retrouvons quatre éléments, présents dans tout miracles et guérisons :

 – un besoin, une demande, souvent exprimés par le peuple : la guérison face à la maladie, le handicap, la mort, ou encore ici la faim

 – un geste libre : ici, quelqu'un a pris du pain sur sa récolte, en temps de famine, justement ; là les apôtres remarquent un enfant qui a quelques pains et deux poissons, sans doute sa propre nourriture pour la journée, ailleurs un aveugle qui crie sa détresse, un paralytique amené par ses proches…

– le recours à celui qui est considéré comme l'envoyé de Dieu :

ici Elisée, les pains lui sont offerts, parce qu'il est reconnu comme l'homme de Dieu,

là Jésus, celui à qui l'on s'adresse pour guérir, pour être sauvé d'une situation périlleuse, pour ramener à la vie…

 – la foi dans l'intervention du Seigneur : contre l'avis de son serviteur, Elisée maintient sa décision. La sollicitude de Dieu lui a donné raison, Elisée a foi en l'amour et la puissance de Dieu.

Jésus sait que son Père est toujours avec Lui, et qu'il lui accorde toujours la force d'accomplir sa volonté. « Moi je suis dans le Père et le Père est en moi. »

Nous qui sommes prophètes par le baptême, conformés au Christ prêtre, prophète et roi, avons-nous foi dans le Seigneur ? Croyons-nous que Dieu réponde toujours à notre prière, à celle que nous allons lui adresser dans quelques minutes ?

Croyons-nous-en la force de cette prière quel que soit notre situation et particulièrement face à cette épidémie ?

Oui, Dieu dans son Amour infini et miséricordieux entend chacun de nous, il vient à tout instant nous éclairer, nous guider, nous sauver. Sachons le reconnaître avec foi et marcher avec lui.

Il nous donne sa Parole que nous venons d'entendre, pour nous guider dans le quotidien de notre vie dans l'amour de Dieu et de nos frères ; il nous donne son corps, force et nourriture pour la Vie éternelle.

Sachons les demander dans la prière.

 Oui, « Le Seigneur est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité ».Ps 144. 

Père Jean-Hugues Malraison

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Père Davy

Père Davy

MÉDITATION DU 01 AOÛT 2021. 18E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE « B »

Exode 16, 2-15 ; Psaume 77 ; Ephésiens 4, 17-24 ; Jean 6, 24-35

« Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? ». A toi qui comme la foule cherche, désir et te demande au fort de ton actualité, que faut-il faire pour traduire la volonté du Seigneur dans ma vie ?  Croire en celui qu'il a envoyé, le pain de la vie, le Fils de l'homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte.

Avec Jésus, nous sommes embarqués pour une aventure spirituelle qui n'ignore et ne fait abstraction de la réalité profonde du vécu. Pour toi et pour ton salut, il t'appelle à articuler la foi dans le quotidien. Dans le sens de faire entendre et voir Dieu au travers de tes engagements, de tes passions, de tes centres d'attentions et de tes occupations ordinaires. Dieu est Dieu quand il prend le visage de nos labeurs et besoins, le rythme de nos quêtes et exploits, la gestion de nos ambitions et aspirations, la gouvernance de nos rêves et espoirs.

Rendre audible et visible Dieu au cœur de nos vies et le faire exister en nous.   En se laissant « renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée », c'est-à-dire être guidé intérieurement par un esprit renouvelé en adoptant le comportement « de l'homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la sainteté et la justice conformes à la vérité ». Une véritable mise à jour de l'Evangile au quotidien. Le signe même de l'éternité qui entre dans le temps.

« Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? ». A toi qui aujourd'hui ne cesse de t'interroger sur comment rayonner la gloire de Dieu dans la plus simple expression de ton humanité, Jésus te répond : viens vers moi et crois en moi. Laisse ton âme vibrer aux accents du salut que Dieu te révèle par sa Parole faite chair dans l'Esprit Saint. Ne fais pas « comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée ». Mais plutôt accorde-toi à la vérité qui est en Jésus.

Toi mon frère, toi ma sœur, le Seigneur pour tes faims et tes soifs, renouvelle la grâce accomplie au désert : « Mann hou ? » (Ce qui veut dire : Qu'est-ce que c'est ?) « C'est le pain que le Seigneur vous donne à manger. » Il te donne, chaque jour, la grâce de son soutien toujours offert et de son accompagnement toujours fidèle. Sans fin, il commande aux nuées là-haut, il ouvre les écluses du ciel : pour te nourrir et te combler. Tel un berger, il te conduit. Il te fait entrer dans son domaine sacré. C'est-à-dire te place sous sa sainte et divine protection. Du ciel, il met sa main sur toi pour vivre en paix et en santé. 

                                                                         Père Davy B. B.

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Thierry MERLE (Diacre)

19ème dimanche du temps ordinaire B

« Je suis le pain vivant descendu du ciel »

Frères et sœurs, ces quelques mots disent tout de notre foi, de la réalité de Dieu, de la réalité du Christ, et de notre vie de chrétiens. Permettez-moi de faire une analyse littérale de cette phrase : « Je suis le pain vivant descendu du ciel »

« Je suis ». Ce je suis, c'est Celui qui est de toute éternité, hors du temps. Il était hier, il est aujourd'hui, il sera demain, pour les siècles des siècles. Parfois quand on tente d'expliquer la création, on nous objecte, mais Dieu, qui l'a créé ? C'est une question qui n'a pas de sens, car l'acte créatif implique une notion de temporalité. Or Dieu n'est pas dans le temps, qui n'est qu'une donnée de sa création.

« Le pain vivant » Le centre de la phrase. Que pouvait faire Dieu pour les hommes, sinon de lui donner la nourriture. Mais le pain vivant n'est pas que le pain. Toute la création -ou la nature si certains préfèrent- se développe harmonieusement en se régulant sur la quantité disponible de nourriture. C'est valable depuis que la vie est sur terre. Mais nous, nous avons besoin d'une autre nourriture. Cette autre nourriture qui est celle des questions fondamentales que se pose tout homme, croyant ou athée : pourquoi suis-je ici ? Quelle est ma mission ? Que va-t-il rester de moi ? Qu'est-ce qu'il y a après la mort ?… Pour nous les hommes, dernière espèce arrivée sur cette terre, cet ensemble de questions se pose parce que nous avons en nous une force qui nous la pose… et parce qu'il y a en parallèle, une réponse qui nous est donnée. Et c'est le Christ qui vient nous donner ce pain vivant qui nourrit nos questions, et qui nous donnera l'eau vive pour étancher notre soif de savoir.

« Descendu du ciel » Ce ciel qui n'est pas un lieu identifié, mais qui est le monde de Dieu. « Dieu personne ne l'a vu » nous dit le Christ dans l'évangile, « Sauf celui qui vient de Lui ». Il est venu pour nous les hommes, et pour notre salut, comme nous allons le dire dans le Credo.

« Je suis le pain vivant descendu du ciel » doit nous permettre de mettre Dieu dans nos vies réelles, celles de nos questions fondamentales, et pas celles de nos seules questions d'ici bas. Sinon, on nous répondra, comme le physicien Laplace a répondu à Napoléon qui ne voyait pas Dieu dans sa théorie analytique des probabilités : « Mais Sire, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse »…

Dieu vient assouvir nos vrais soifs et nos vrais faims, quand enfin, nous ne faisons pas semblant dans nos vies, et quand nous n'esquivons pas les vraies questions. Il vient nous donner courage quand nous sommes épuisés, comme à Elie dans la première lecture, et Dieu sait si aujourd'hui, dans ce XXIème angoissant, nous le sommes. Il vient nous dire comme dans le psaume, d'entendre le pauvre qui crie. Il vient lui-même, dans un morceau de pain, tout simple, celui que nous allons prendre tout à l'heure, en simples mendiants de la Vie Eternelle.

Merveilleux Seigneur est ton évangile, qui nous dit tout, qui nous donne tout, et qui nous comble de tout !

Thierry Merle Diacre 08 08 2021

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Curé des Paroisse St Pierre en Pays Roussillonnais et Notre Dame des sources en Sanne Dolon

Solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, dimanche 15 août 2021

La liturgie de la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie nous propose en première lecture un passage du livre de l'apocalypse, dans lequel St Jean va employer plusieurs signes et symboles pour faire comprendre le sens de la vision qu'il a reçue.

« Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s'ouvrit, et l'Arche de son Alliance apparut dans le sanctuaire. Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. »

 Celui de l'arche d'alliance d'abord : Pour St Jean, c'est le signe que la fin des temps est arrivée : l'Alliance éternelle de Dieu avec l'humanité est enfin définitivement accomplie. Dieu est présent dans l'arche, celle qui précédait le peuple dans le désert, celle qui est au cœur du Temple.

Le second signe est celui de la femme :

la femme décrite dans l'Apocalypse symbolise le peuple d'Israël, les 12 étoiles couronnant sa tête représentent les 12 tribus d'Israël de l'Ancien Testament, tout le peuple précurseur. Avec l'avènement du Christ et les temps messianiques du Nouveau Testament, nous le savons la révélation s'ouvre au monde entier, à toute l'humanité. Cette vision nous montre le temps de l'Église naissante. Cette femme qui embrasse tout le cosmos est L'Église, épouse du Christ, et en elle Marie, que Jésus sur la croix nous a donnée comme mère en la confiant à St Jean.

« Elle est enceinte, elle crie, dans les douleurs et la torture d'un enfantement. »

Un enfantement douloureux, comme pour la naissance de l'Église, image forte pour les premiers disciples du Christ affrontés à la persécution ; mais Jean vient leur dire un message d'espérance : vous êtes en train d'enfanter l'humanité nouvelle, dans le Christ. Ce symbole de la femme enceinte associé à celui du Temple ouvert et de l'arche d'alliance est très profond. Il nous dit que le mystère de la maternité, en Marie, est assumé dans la Gloire, qu'il est porteur de la présence divine. Quel beau signe d'espérance pour notre époque où l'on cherche à dévaloriser, à instrumentaliser la maternité. Le Dragon qui se tenait devant la femme afin de dévorer l'enfant dès sa naissance n'est-il pas à l'œuvre aujourd'hui, cherchant à détruire l'enfant dans le sein de sa mère ?

« La femme mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les conduisant avec un sceptre de fer. L'enfant fut enlevé jusqu'auprès de Dieu et de son trône. »

Cet enfant c'est le Christ, le bon berger, le messie attendu par Israël, le Sauveur que Dieu envoie à toute l'humanité, Jésus ressuscité, élevé dans la gloire, lui le Roi de l'univers à travers tous les siècles, qui reviendra dans sa gloire nous ouvrir définitivement les portes du Royaume.

« Un autre signe apparut dans le ciel : un grand dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. » Ce dragon c'est le démon, le malin qui vient s'emparer du monde et le diviser pour régner à la place de Dieu. La tête

et les cornes disent l'intelligence et la force, le diadème désigne le pouvoir impérial, c'est dire sa réelle capacité de nuire. Il parvient à balayer le tiers des étoiles du ciel, ce qui n'est qu'un semblant de victoire et la suite du texte va nous dire que ce pouvoir du mal n'est que provisoire.

Il se tient devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, allusion à d'Hérode et au massacre des Saints Innocents après la naissance du Christ. (Mt 2, 13- 18)

Pour conclure sur l'apocalypse quelques mots du cardinal Vingt-Trois, ancien archevêque de Paris : « La vision de l'Apocalypse nous présente la femme couronnée d'étoiles qui enfante le Messie : « l'enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations. » Dans le drame qui se joue entre la femme qui enfante et le dragon, symbole de Satan et de l'esprit du mal, c'est le salut de l'humanité qui est figuré et la victoire de Dieu qui enlève l'enfant auprès de son trône. Cette vision est une prophétie de la victoire de la foi sur les forces du mal. Une vision d'espérance et de force : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu et le pouvoir de son Christ

! » L'avenir des hommes n'est pas voué à la fatalité et aux forces du mal. Il y a une espérance de vie et de bonheur. »

Après la femme en douleurs d'enfantement, Marie enceinte en visitation chez sa  cousine Élisabeth qui elle même attend Jean-Baptiste.

Élisabeth toute remplie d'Esprit Saint, comprend dès la salutation de Marie le mystère qu'elle porte en elle : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. »

Marie porte en elle le Salut, comme Marie Madeleine portera la Joie de la Résurrection. La Salutation partagé par ces deux femmes et l'enfant qu'elles portent en elles ouvre à la prière : c'est le Magnificat.

Enfin une troisième figure s'impose aujourd'hui : Marie élevée dans la Gloire. En cette fête de l'Assomption, c'est la Pâque de l'Église que nous célébrons. Et avec Marie la création entière anticipe déjà sa glorification. Jésus, Fils de Dieu, né d'une femme entraîne dans sa gloire toute la création. La première à être ainsi avec lui en son humanité est Marie immaculée, Marie Mère de Dieu, devenue notre mère à tous.

« L'Assomption de Marie, nous dit le Pape Benoît XVI en 2009, est un événement unique et extraordinaire destiné à combler d'espérance et de bonheur le cœur de chaque être humain. Il y a un climat de joie pascale qui émane de la fête de l'Assomption. Marie est la prémisse de l'humanité nouvelle, la créature dans laquelle le mystère du Christ a déjà eu un plein effet en la rachetant de la mort. Marie constitue le signe sûr de l'espérance et de la consolation. »

En cette solennité de l'Assomption tournons notre prière vers Marie notre Mère, qui marche avec nous sur les chemins de Dieu.

Belle et sainte fête de l'Assomption à tous

Père Jean-Hugues Malraison

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Père Davy

Père Davy

MEDITATION DU 21E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE « B »

Josué (24, 1-2a. 15-17. 18b) ; Psaume 33 (34) ; Ephésiens (5, 21-32) ; Jean (6, 60-69)

La Parole de Dieu, aujourd'hui, nous éclaire sur l'enjeu spirituel et évangélique de la foi. Une expérience humaine confrontée au réel quotidien et appelée à s'ouvrir à la transcendance qui bien place en situation permanente de choix.

Quand la foi nous engage : « …choisissez aujourd'hui… » Le « oui » de notre engagement, chaque fois qu'il est prononcé (comme celui de la grande assemblée d'Israël à Sichem) décide de notre destin aux jours heureux tout comme aux heures tragiques de la vie. Coire ici c'est refuser de s'enfermer dans l'éphémère pour mettre le cap sur l'éternel. Servir le Seigneur comme l'Unique Dieu, combien c'est libérateur. Car Lui seul peut apporter à notre cœur la paix, à notre âme la vie, à notre esprit l'élan.

Quand la foi nous élève : « Ce mystère est grand… » La référence au Christ imprime à notre agir le sceau de la grâce. Comme expression vivante voire l'actualisation concrète du Christ en nous : amour incarné donc obéissant, amour livré donc glorifié. Croire ici c'est dépasser les horizons de la chair pour s'ouvrir aux espaces infinis de l'esprit. Et combien nos passions tout comme nos ambitions nous détournent parfois des vues de l'Esprit qui fortifie et vivifie.

Quand la foi nous porte : « Seigneur à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » La foi de Pierre, au nom de tous ceux qui restent fidèles au Christ, est un choix exclusif (lui seul rien que lui), radical (sérieux), gratuit (sans intérêt), définitif (une fois pour toute). Croire ici c'est sortir de soi-même pour entrer dans la pensée de Dieu. Oui l'Evangile est une parole rude, dure et difficile à entendre. Et combien dans la foi, nous avons à l'accueillir sans chercher à la polir afin de la rendre douce et facile. C'est l'édulcorer et la vider de son mystère.

Voulez-vous partir, vous aussi ? Face à la parole dure et rude de l'Evangile que tu trouves contre nature, contre l'humain et contre l'évolution, Que réponds-tu au Seigneur ?

Voulez-vous partir, vous aussi ? Face à l'Eglise qui n'est pas à la taille et à la mesure de tes convenances, Que fais-tu ?

Voulez-vous partir, vous aussi ? Face au silence de Dieu sur les évènements et le cours de l'histoire, Que décides-tu ?

Père Davy B. B.

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Thierry MERLE (Diacre)

Homélie du 23ème dimanche TO

Frères et sœurs, encore une fois dans les lectures proposées, le Christ nous mets à l'épreuve de notre foi, en traçant notre route vers son horizon.

Premier enseignement de la lettre de St Jacques : Dieu choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde, pour en faire des riches dans la foi ; et Jacques nous mets tout de suite en garde sur la justesse des critères : qu'est-ce qui compte le plus dans nos vies ? Etre en conflit permanent avec les siens dans une maison grand standing, ou être dans la chaleur d'un foyer aimant dans un deux pièces-cuisine ? Ne laissons pas filer l'essentiel : le prix du bonheur ne peut se trouver que dans la beauté et la vérité de la relation.

Le deuxième enseignement du jour va plus loin avec le Christ dans l'évangile. Et là, le Christ guérit les infirmités de ceux qui le lui demandent, faisant entendre les sourds et parler les muets. Voilà des miracles qui ont impressionné les contemporains du fils de Dieu, au point que non seulement, les évangiles en parlent abondamment, mais le Christ, pour ne pas troubler l'ordre public, demande expressément à ceux qu'ils rencontrent qu'ils ne disent rien de ce qu'ils ont vu.

Oui, nous voudrions bien être aux côtés du Christ pour vivre de telles belles choses, mais sommes-nous sûrs que nous ne pouvons être qu'auditeurs distraits devant les miracles du Christ ? Si nous relions ce passage d'évangile à la lettre de Jacques entendue auparavant, il est évident que le Christ nous montre par des actes concrets ce que nous pouvons faire aujourd'hui auprès de ceux qui sont autour de nous. Le Christ fait parler les muets, il fait entendre les sourds, et plus loin, il redonnera la vie, à la fille qui venait de mourir.

Frères et sœurs, tout cela nous pouvons le faire : oui ; nous pouvons écouter ceux qui sont muets de ne pouvoir parler ou se confier à quelqu'un ; oui, nous pouvons rendre la vue et éclairer la route de ceux pour qui l'horizon de la vie les empêche de voir le lendemain ; oui, nous pouvons ressusciter l'espoir d'un proche qui pense avoir tout perdu parce que le sol s'est dérobé sous ses pieds. Oui, tout cela est à notre portée, et il suffit de se décentrer un peu pour donner à notre société en manque de repères, la direction du chemin qui mène vers la fraternité montrée pour l'homme par le Christ.

Les miracles du Christ sont toujours faits pour nous entrainer à sa suite, vers l'accomplissement humain, profondément humain même. En tous cas, ce n'est jamais pour épater. Si c'était cela, pour se faire reconnaître après la résurrection, il aurait fait naître des montagnes, ou déplacer la mer… non ; qu'à t-il fait ? Il a partagé un morceau de pain ; lui, le fils de Dieu ; voilà sa puissance ; voilà comment, avec un morceau de pain partagé, le christianisme a pu se répandre sur la terre…

Combattons le mal, donnons un peu de lumière à nos contemporains, et gardons Dieu à l'horizon de notre existence ; nos pieds seront plus sûrs pour passer les aspérités de la vie qui ne manquent pas sur chacune de nos routes. Le Christ est là pour vous y aider.

Frères et sœurs, tenez vous debout, même si vous boitez !

Thierry Merle, diacre 05 09 2021

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Père Basile

Père Basile

HOMELIE DU XXIVe DIMANCHE T.O / B 

La liturgie de ce 24e dimanche nous propose des lectures qui nous invitent à prendre notre place de disciples, à professer notre foi au Christ et à la laisser orienter notre vie. Ce qui tombe bien en cette période des rentrées, où il convient de nous préparer à mettre davantage en œuvre la foi qui nous anime.

Selon l'Evangile, témoin de la bonté extraordinaire de Jésus et de sa puissance qui n'a cessé d'impressionner ses contemporains, la foule s'interroge sur son identité véritable : pour certains, il est Jean-Baptiste ressuscité ; pour d'autres, Elie ; pour d'autres, un des prophètes.

En s'adressant aux disciples, Jésus voudrait avoir la réponse de ceux qu'il a envoyés en mission. Il attend qu'ils se prononcent avant de les engager dans une deuxième étape plus dure : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » La réponse de Pierre à cette question de confiance que pose Jésus ne se fait pas attendre : « Tu es le Christ ». Par cette réponse, Pierre confesse, sous la conduite de l'Esprit Saint, que Jésus est le Messie, le roi sorti de la maison de David, le roi annoncé et qui doit être le véritable Fils de Dieu. Et nous baptisés, chrétiens d'aujourd'hui, qui est Jésus pour nous ? Que connaissons-nous vraiment de lui ? Quelle place lui accordons-nous dans notre vie personnelle ? Certes, à l'exemple et à la suite des Apôtres, nous confessons déjà qu'il est le Christ. Mais, comme Pierre, sommes-nous bien conscients de la portée d'une telle affirmation ? N'oublions pas qu'une foi éclairée et exprimée sincèrement est fondamentale. « Elle engage notre vie chrétienne et détermine notre attitude envers Dieu. Cette foi met Jésus au centre de notre vie. Elle nous transformera en profondeur ». D'où la nécessité de nous instruire sans cesse sur Celui en qui nous croyons, pour saisir davantage la teneur de ses enseignements, consolider notre foi et pouvoir vivre dans son intimité, au-delà de tout conformisme, sans reculer devant les épreuves et les difficultés de toutes sortes.      

C'est à cette attitude que Jésus invite les disciples dans la suite de l'Evangile. Il était bien conscient d'être le Messie, c'est-à-dire le Libérateur désigné et envoyé par Dieu, mais il refusait de donner à ce terme une connotation politique, voire militaire. Pour accomplir sa mission, il devait beaucoup souffrir, être accusé, maltraité et mis à mort, contrairement aux pensées triomphalistes de Pierre et des autres. Pour Jésus – et pour nous ses disciples –, le chemin reste celui du serviteur, de ce Serviteur souffrant qu'annonçait déjà Isaïe en son temps.

Nous voulons suivre le Christ, être ses disciples ? Eh bien, nous devons nous préparer à passer par le même chemin que lui. Nous devons renoncer à nous-mêmes, prendre nos croix et marcher à sa suite. En demandant à chacun de porter sa croix, Jésus ne veut pas nous imposer le chemin de l'affliction ; il ne veut pas nous inciter à aimer la souffrance pour elle-même. L'objectif qu'il vise, c'est tout simplement de nous préparer à affronter les épreuves liées à notre vie de disciples. Il veut nous faire comprendre que le suivre, c'est s'engager dans la voie de l'amour, sans se laisser abattre par les épreuves rencontrées en chemin. Rester fidèle à sa foi malgré tout, car « je marcherai […] sur la terre des vivants », c'est parfois savoir renoncer à ses désirs ; c'est savoir aller au-delà de ses intérêts égoïstes pour favoriser le royaume de l'amour. Amour agissant, qui « rend service », qui « espère tout », qui « endure tout » (1 Co 13), dans l'espérance d'obtenir, le moment venu, la vraie joie, le bonheur éternel. Tel sera notre boussole tout au long de cette année, pour le bien de tous et de chacun, et pour la gloire de Dieu.

Père Basile 12 09 2021

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Père Davy

Père Davy

MEDITATION DU 25E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE. ANNEE « B »

Sagesse (2, 12. 17-20) ; Psaume 53 (54) ; Jacques (3, 16 – 4, 3) ; Marc (9, 30-37)

« De quoi discutiez-vous en chemin ? » Sur les routes du monde, chemin de nos vies, de quoi parlons-nous ? Qu'est-ce qui occupe nos échanges ? Que sont devenues nos conversations au sein de nos familles, fraternités, associations et groupements ? A quoi notre cœur reste-t-il attaché ?

Jésus enseigne ses disciples. Ils les éclaire sur les raisons profondes de son incarnation dans le sein virginal de Marie, mystère du salut de Dieu apporté : « Le fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Au lieu de chercher à comprendre pour entrer dans l'intelligence de cette révélation et d'en faire l'orientation fondamentale de vie et d'action, les disciples, par peur de l'interroger, discutent plutôt pour savoir qui était le plus grand.

Et nous aujourd'hui ? Par peur d'être mal vu, combien parfois nous sacrifions l'Evangile sur l'autel des compromissions et des mensonges ! Par peur d'être mis à l'écart, rejeté, méprisé, catalogué, combien parfois nous préférons taire la vérité jusqu'à nier le bien pour s'intéresser, à corps perdu, à ce qui ne fait pas grandir le monde ! Par peur de se retrouver seul contre tous, combien parfois nous étouffons tout élan de service qui fait avancer l'humanité, pour nous installer dans des considérations de pouvoir (pour dominer et écraser), de savoir (pour s'enorgueillir et s'enfermer) et d'avoir (pour asservir et exploité) !

« Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux… » Avoir un cœur d'enfant, c'est-à-dire avoir les dispositions de confiance, de douceur et de patience, c'est rayonner et témoigner de la lumière du Seigneur. Ce qui contrarie les orgueilleux, s'oppose aux méchants qui méditent le mal et accuse d'infidélités qui agit loin, sans et contre Dieu (cf. Livre de la Sagesse). Dans un cœur d'enfant point de jalousie, de rivalités, de parti pris, d'hypocrisie, de désirs égoïstes, de convoitises. Point de guerre ni de conflit.

Et alors, « D'où viennent les guerres, d'où viennent les conflits entre vous ? N'est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? » (cf. Epître de Saint Jacques). Voilà qui doit nous faire réfléchir. Dans le sens de nous repenser à la lumière de la Parole qui demeure un appel permanent à la conversion ; pour une vie pleine de Dieu : de foi, d'espérance et d'amour.

Père Davy B. B.   

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Thierry MERLE (Diacre)

26ème Ordinaire B

« Celui qui donnera simplement un verre d'eau à l'un de vous parce qu'il appartient au Christ, il aura une récompense ».

Frères et sœurs, avons-nous vraiment conscience du poids d'humanité qui est dans cette demande du Christ ? Cette phrase, qui peut, à elle seule, résumer 20 siècles de civilisation occidentale, où, face aux méthodes barbares des peuples anciens ou des peuples périphériques, l'Eglise et les croyants ont développé, partout où ils étaient, l'accueil des enfants pour leur apprendre à lire et à compter, l'accueil des malades pour les soigner, la visite des prisonniers, la prise en charge des handicapés, et surtout, surtout, la volonté d'apporter l'Espérance à tous, en donnant à chacun une perspective qui dépasse les contingences de la vie sur cette terre…

Mais nous avons entendu aussi l'apôtre Jean, heureux d'appartenir au Christ. Or il rencontre une première tentation, celle de se croire arrivé, celle de vouloir se faire « propriétaire » du Christ et de son évangile. Non, nous ne sommes jamais acquis à l'Evangile. Chaque jour, nous devons nous redire notre foi, chaque dimanche, nous devons redire par le Credo, les promesses de notre baptême.

Et le Christ poursuit : « Celui qui est une occasion de chute pour l'un de ces petits  qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache une meule autour du cou et qu'on le jette à la mer …»

C'est vrai, la radicalité de l'Evangile nous pousse au maximum de notre humanité, au-delà et au dessus de toutes nos opinions, de toutes nos organisations et de toutes les contingences matérielles. La république se plait à dire depuis quelque temps que les lois de la république sont au dessus des religions. Ne nous trompons pas de niveau : la religion n'a rien à dire des lois et des organisations décidées et mises en place par le législateur, tant qu'elles ne touchent pas à la personne humaine. Par contre, en ce qui concerne l'attention apportée à tous, en commençant par les petits, et par les perspectives qu'elle donne, comme les dimensions qu'elle ouvre, tout dirigeant tirerait grand profit de venir nous voir le dimanche. Non que nous soyons meilleurs, et nous ne le sommes pas ; mais cet évangile du Christ écouté et accueilli doit peu à peu transformer notre être de l'intérieur et en profondeur.

Enfin, la dernière partie du passage d'évangile peut nous surprendre par une radicalité encore plus brutale : arrache ton œil, coupe ta main, coupe ton pied… mais les exemples ont une vrai signification : l'œil peut amener la tentation, la convoitise. La main et le pied peuvent être synonymes de possession, l'une pour la richesse, l'autre pour les territoires, mais notre esprit, ce don de l'esprit dont parle la première lecture en citant Moïse, c'est ce qui, en vérité, nous élève et nous mène vers l'humanité la plus totale.

C'est le Christ donné pour nous tous, lui qui transforme les 4 éléments basiques pour survivre sur cette terre, en éléments clés pour la vie éternelle :

Nous avons besoin d'air : Je suis le souffle de vie

Nous avons besoin d'eau : Je suis la source d'eau vive

Nous avons besoin de nourriture : Je suis le pain vivant descendu du ciel

Et nous avons besoin de lumière : Je suis la lumière du monde…

Thierry Merle     Diacre

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Après avoir vécu près de deux années bien difficiles avec la crise sanitaire, le risque épidémique et la peur de la contamination ou de la mort, les confinements et l'isolement, mais aussi l'espérance et l'amélioration avec les traitements et les mesures sanitaires, que sera cette année ?

Abordons-la en reprenant nos activités dans les différents groupes de partage et de prière, d'approfondissement de la foi et de préparation aux sacrements, d'entraide et de solidarité envers ceux qui ont le plus souffert de cette crise. Les groupes ont recommencé à la rentrée avec tous ceux qui les animent et de nouveaux qui s'engagent. C'est l'occasion pour chacun de se poser la question de sa participation, il y a toujours besoin de renouvellement.

Les célébrations et tous les sacrements peuvent se dérouler à nouveau sans contraintes ni limites. Nous sommes toujours trois prêtres et deux diacres au service de nos deux paroisses tout au long de cette année, aidés par les membres des équipes paroissiales. (Le père Thomas, qui devait arriver d'Haïti l'année dernière pour renforcer l'équipe ne viendra pas cette année non plus).

Au niveau pastoral, l'un des axes de cette année est celui de la famille, avec pour modèle la Sainte Famille et St Joseph qui l'a aimée « avec un cœur de père » (Patris corde, lettre apostolique du pape François) Nous sommes dans l’Année « Famille Amoris Laetitia » inaugurée en mars dernier par le pape et qui se poursuivra jusqu'en juin prochain. Nous aurons ainsi régulièrement des messes des familles regroupant toutes les générations, avec des temps adaptés à chacun.

Cette année sera marquée aussi par l'avancée des projets immobiliers initiés il y a plusieurs années en lien avec le diocèse. La maison où vivait le père Jean-Claude à Salaise est vendue. Au Péage il y a un projet de vente de la maison paroissiale à un promoteur, qui devrait se concrétiser et se signer l'été prochain. Le produit de ces ventes permettra de réhabiliter la maison des sœurs aux Cités, et de créer le pôle paroissial souhaité par notre évêque.

Entrons avec foi et espérance dans cette nouvelle année.

Père Jean Hugues

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Homélie 27è Di TO B   3 octobre 2021

Le récit de la Genèse ne nous parle pas de la création de l'homme et de la femme comme personnes singulières, monsieur Adam et madame Eve, mais il nous parle de l'universel, de l'humanité en général dans laquelle l'homme Ish et la femme Ishsha sont créés ensembles et indissociables dans leur complémentarité, et à travers cela de notre propre création.

Dieu est Amour, tout Amour. S'il a créé l'homme, c'est pour lui communiquer son amour, c'est pour qu'il soit le reflet de son Amour infini.

« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » (Gn 1, 27)

Dieu veut rendre sa créature capable de vivre pleinement dans cet amour. Il a donc créé l'homme et la femme en même temps. Tous deux sont égaux devant lui. “Il n'est pas bon que l'homme soit seul… Je vais lui faire une aide qui lui correspondra.” (Gn 2, 18)

L'homme, l'humain, n'a pas été créé pour vivre seul, unique. S'il en était ainsi comment pourrait-il vivre d'amour ? Comment pourrait-il procréer, donner par amour la vie qu'il a reçue de Dieu ?

Nous voyons ainsi le grand projet de Dieu : “L'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tout deux ne feront plus qu'un ” (Gn 2, 24), non pas avec les liens de la domination ou de la soumission mais avec celui de l'amour.

Citant ce passage de la genèse en réponse à la question des pharisiens Jésus ajoute : « Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10,7)

Et Jésus évoque ainsi l'union de l'homme et de la femme dans les liens indissociables du mariage.

Il défend l'essence même du mariage. L'homme et la femme qui se marient sont appelés à former une communauté de vie, de partage et d'amour, dans laquelle Dieu s'engage à leurs côtés. À travers leur manière de s'aimer et d'aimer leurs enfants, les époux disent quelque chose de l'amour passionné qui est en Dieu. Or c'est précisément cela qui a été voulu par Dieu depuis les origines. Il a voulu que leur amour soit un écho de celui qui est en lui. Et l'amour de Dieu ne se reprend pas, Dieu est fidèle à son engagement, à sa Parole.

Certes la vie conjugale n'est pas toujours simple et peut conduire à des tensions, des déchirements pouvant aboutir à la séparation. Cela était fréquent déjà du temps de Moïse qui a voulu codifier la séparation avec un acte de répudiation.

C'est pourquoi dans l'évangile, nous voyons les pharisiens interroger Jésus sur cette question, d'ailleurs pour le mettre à l'épreuve :

“Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ?” (Notons que la question inverse n'est pas posée).

Jésus ne répond pas directement mais leur ouvre le chemin de la réflexion. Il les renvoie à la loi de Moïse et aux écritures qu'ils connaissent par cœur.

C'est toujours dans la lecture, la méditation et la compréhension de la Parole que nous trouvons les réponses à nos interrogations et notre chemin de vie. L'Évangile de ce dimanche nous montre deux manières de se comporter à l'égard du Christ et de sa Parole:

— D'un côté, nous trouvons celle des petits enfants ; Jésus les donne en exemple pour leur manière d'accueillir le Royaume de Dieu. Pour ce faire, il suffit de se laisser aimer par Dieu comme seuls les petits enfants savent le faire.

— De l'autre côté, l'Évangile nous montre ceux qui ne cherchent qu'à piéger Jésus. Ils n'hésitent pas à utiliser la ruse pour l'enfoncer, à détourner le sens de la Parole pour en tirer leur avantage. Ce que font ici les Pharisiens, c'est ce que fera à plusieurs reprises Satan qui se sert de la Parole et la détourne pour introduire la séparation et le péché. C'est d'ailleurs ce qu'il fera en déformant les passages de la Parole qu'il citera pour tenter Jésus au désert. C'est aussi en citant les Écritures que Jésus rétablira la Vérité et sera vainqueur du démon.

Ces deux attitudes, celle des pharisiens et celle des petits enfants, nous interpellent et nous renvoie à notre rapport personnel à la Parole de Dieu : Comment accueillons-nous la Parole de Dieu ?

– Avec indifférence et incompréhension, voire dans le refus, l'adversité et le mépris comme les Pharisiens qui veulent s'en servir pour piéger Jésus ?

– Avec respect et envie de découvrir, avec droiture et générosité, comme ces enfants innocents que Jésus donne en exemple ?

En ce début d'année donnons nous les moyens de parcourir et redécouvrir la Parole et tout son sens, à travers la lecture, la méditation, la prière, le partage dans différents groupes.

Cette Parole est toujours d'une vivante actualité et nous concerne tous dans le quotidien de notre vie. Elle nous montre le chemin que Dieu nous invite à suivre pour vivre de son amour et le partager avec tous nos frères.

Ayons soif de cette Parole vivante.

Père Jean-Hugues Malraison

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Bernard BUISSON – Diacre

Méditation du 28ème dimanche b

Sagesse 7,7-11 ; Hébreux 4,12-13 ;Marc 10,17-30
 

Au 13ème siècle, Frédéric II (+1250), roi de Sicile, empereur du Saint Empire Romain Germanique ; homme savant, féru d'art et de science, fit une expérience cruelle.

Pour savoir quelle langue parleraient des enfants à qui on ne parlerait jamais,   il fit  enfermer dans une pièce des nouveaux- nés, leur fit donner les soins  que nécessitait leur état, mais interdit  formellement qu'on parle en leur présence.

Ces enfants ont dépéri  et sont morts assez rapidement. La parole est donc indispensable à la vie.

Il en est de même de la Parole de Dieu. Elle est indispensable à la vie du chrétien. Sans la Parole,  la foi s'étiole,  la vie spirituelle est inexistante.

 « La parole de Dieu est vivante, énergique, plus tranchante qu'une épée » avons-nous entendu dans la deuxième lecture. Mais pour être salvifique, la parole de Dieu, quand elle à été écoutée, doit être entendue c’est-à-dire vécue.

Parce qu'elle n'est pas une parole humaine, mais une parole divine,  qui va au-delà de notre compréhension,  elle permet de passer au-dessus  des idées reçues, des sensations, des sollicitations  et des agressions de notre vie.

Le monde actuel,  sanglé dans son autosuffisance, se prive de cette parole. C'est pourquoi  naissent  les désordres, les  dérives  les transgressions,  et de ce fait les drames que nous connaissons  dans la société et même dans l'Eglise.

Quand il n'y a plus de garde-fou  le long de la route, le précipice attire,  et la catastrophe est inévitable.

Quant à nos questionnements  sur le fait que de tels actes,(ceux révélés par le rapport de la Ciase sur la pédophilie dans l'Eglise) aient pu être perpétrés par des personnes en  responsabilités, ayant reçu, médité, enseigné la Parole de Dieu, je pense que nous pouvons nous mettre modestement en face de ce que dit Saint Pierre dans sa première lettre : « Soyez sobres, soyez vigilants, votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie » (1Pierre 5,8)

Arrêtons- nous maintenant sur l'Evangile du jour et sur quelques mots lourds de sens.

 « Jésus posa son regard sur lui, et il l'aima.» entre-nous, je préfère l'ancienne traduction : (Jésus se mit à l'aimer)

Comme si Jésus ne l'aimait pas déjà, comme si Dieu n'aimait pas ses enfants de la même mesure, sans condition, sans limite !

En fait Jésus se serait mis à l'aimer  d'une façon particulière, parce qu'il a lu dans la réponse de ce juif pieux, toute sa détresse, car  sa bonne foi et  sa bonne volonté sont mises en doute ; « maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse »

Oui, notre Dieu est aussi un homme qui a de la peine avec ceux qui ont de la peine, qui soufre avec ceux qui souffrent.

« Alors Jésus se mit à l'aimer » comme  notre Dieu, qui aime encore plus ceux qui sont « les plus petits d'entre les siens »

Cependant la compassion n'est pas la faiblesse. Malgré la souffrance qu'il sent dans l'attitude de son interlocuteur, il lui demande encore plus pour mériter le Royaume : « va, vends ce que tu as, donnes le aux pauvres puis viens et suis-moi » L'invitation à vendre ses biens n'est pas la plus importante, elle n'est faite que parce qu'elle conditionne l'appel; « viens et suis moi »

Nous avons bien compris que cet appel concernait cet homme en particulier. Il n'est pas adressé à la cantonade. C'est un appel ciblé comme on dit aujourd'hui.

Suivre Jésus est une voie royale personnelle, qui dépasse de loin  toutes les richesses du monde

Consacrer sa vie au  Christ, à l'Evangile n'a pas son équivalent sur terre.

L'appel est certes exigeant. Saint Paul s'adressant aux Romains dit: « j'estime que les souffrances du temps présent sont sans commune mesure avec la gloire qui doit être révélée en nous. »

Monseigneur Joseph Doré, ex archevêque de Strasbourg disait : « N'espérez pas suivre le Christ sans porter, avec lui, sa croix »

« Viens et suis moi» C'est un appel qui nous est adressé à tous personnellement, mais toujours dans la limite de nos moyens. Un de mes amis, diacre a cette belle formule : Dieu est un bon patron, il nous donne toujours les bons outils au bon moment

Ce qui est important c'est la réponse à l'appel, car suivre le Christ c'est vivre.

Maintenant, permettez-moi  de revenir sur cette  image utilisée dans l'Evangile et  qui pose problème ; celle du chameau qui peut plus facilement passer par le trou d'une aiguille qu'un riche entrer dans le Royaume. Il s'agit d'une métaphore dont les orientaux sont friands, une exagération visant à faire comprendre une idée complexe.

Cette expression semble être tirée d'une situation réelle. A Jérusalem, la porte de l'aiguille, était si étroite et si basse que les chameaux ne pouvaient pas la franchir sans être débâtés et déchargés de leurs fardeaux. Maurice Zundel dit : « nous devons nous désapproprier de nous-mêmes pour  laisser place au Christ ». 

Cette comparaison montre bien les exigences de la vie à la suite du Christ : se délester de l'inutile  se désencombrer des préjugés  se défaire  de l'avoir pour ÊTRE ;

Jésus n'aime pas à demi-mesure. Jésus n'est pas une idée,  mais un homme qui peut dire « Viens et suis moi » parce qu'il a lui-même suivi la voie sur laquelle il nous entraîne. Celle de la Vie Eternelle

Après cet Evangile nous sommes dans l'embarras. Suivre le Christ.  D'ACCORD. Mais Comment ?

Serai-je assez lucide ? Serai-je assez fort pour choisir, pour renoncer ?

La réponse : Se nourrir de  la Parole de Dieu. L'éclairer par la prière, « Ne nous laisse pas entrer en tentation »,  faire confiance à la force de l'Esprit, celle des sacrements.

Et puis, Jésus ne nous a-t-il pas dit : «  je suis avec vous tous les jours » et aussi : « Rien n'est impossible à Dieu ».  Amen

B.Buisson, diacre  10.10.21

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Frères et sœurs,

Je veux, par ces quelques lignes, vous rejoindre en cette période éprouvante, et vous dire ma proximité. La remise du rapport Sauvé a fait découvrir brutalement l'ampleur des abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique depuis 1950. Jamais nous n'aurions imaginé un nombre aussi élevé de victimes, une telle somme de souffrance chez des enfants détruits ou blessés à vie. Un tel choc nous éprouve, même lorsque l'on s'y est préparé et que l'on est confronté à ces problèmes depuis quelques années, ce qui est mon cas. Je comprends les réactions de déni ou de révolte, la tentation de quitter cette barque qui semble pourrie, la honte d'être membre de notre Église. « À toi la Gloire, Seigneur, à nous la honte » disait le prophète Daniel, cité par le pape François lors de l'audience de mercredi dernier, à propos du rapport de la CIASE.

Ecrasés face au mystère du mal révélé dans toute son horreur, nous avons besoin de parler, mais aussi de prier en silence : Je vous encourage à vous réunir pour parler, pour exprimer vos émotions et vos réactions. Je vous invite aussi à prendre le temps de prier, de laisser se calmer les réactions premières, pour écouter ce que le Seigneur veut nous dire à travers ce rapport douloureux. Priez aussi pour vos prêtres dont une très grande majorité a servi et sert fidèlement le Christ et l'Église ; à eux je redis ma confiance.

Il me semble que ce choc peut être salutaire pour l'Église et nous engager sur le chemin de conversion qu'attend de nous le Seigneur. Il nous faut regarder la réalité en face sans désespérer et prendre les moyens d'être une maison sûre où tous peuvent trouver leur place sans rien craindre. Les évêques de France, réunis à Lourdes au mois de novembre prochain, reprendront le rapport et poursuivront le travail entrepris depuis quelques années pour éradiquer ce mal de l'Église. La lutte contre le cléricalisme et le développement d'un fonctionnement plus synodal dans l'Église, voulus par le pape François, vont dans ce sens.

Les mesures prises dans le diocèse, tant sur l'écoute des victimes que sur la prévention des abus, sont une bonne chose. Il faudra poursuivre notre effort, dans l'humilité et l'espérance, pour que le visage du Christ transparaisse de manière plus claire sur le visage de l'Église.

Je compte sur vous pour qu'ensemble, nous travaillions à être de vraies communautés de disciples-missionnaires. Merci pour votre engagement.

† Guy de Kerimel
évêque de Grenoble-Vienne

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Mgr Guy de Kerimel

Servir

Messe d'ouverture de la démarche synodale

Dimanche 17 octobre 2021

Comme souvent, les lectures de la Parole de Dieu prennent une actualité particulière dans le contexte que nous vivons. Dans l'évangile que nous venons d'entendre, nous voyons que les disciples se disputent les premières places, tandis que le Fils de Dieu s'abaisse au rang de serviteur et même ira jusqu'à offrir sa vie en sacrifice de réparation ! Ils cherchent à se mettre en valeur, et se comparent entre eux. Depuis cet épisode de la vie de Jésus, les choses ne semblent pas avoir beaucoup changé dans les sociétés humaines.

On cherche la promotion, on combat pour la première place, on se compare, on jalouse la place de l'un, on s'indigne des ambitions de l'autre, on critique celui qui, par ses responsabilités, est mis en avant. Pourquoi un tel désir de gloire humaine ?

Certes, l'être humain a besoin d'être reconnu, mais il cherche la reconnaissance trop du côté de ses semblables et pas assez du côté de l'amour de Dieu. Il se demande, de façon légitime, quelle est sa place dans la société. Mais il ne peut s'empêcher de se survaloriser aux yeux des autres, alors que souvent il se déprécie à ses propres yeux. Un certain nombre de personnes, pleines de suffisance, pensent que leur place ne peut être que la première ; celles-là développent un complexe de supériorité qui les conduit à se sentir au-dessus des autres. À l'origine de cette tendance, il y a l'orgueil humain que les Écritures dénoncent dès l'origine dans le livre de la Genèse : en effet, Adam et Eve ont chuté parce que Satan leur faisait miroiter qu'ils seraient comme des dieux. Ils ont voulu s'élever par eux-mêmes au lieu de laisser Dieu les élever. Cette tentation touche encore les disciples de Jésus qui sont pourtant renés de l'eau et de l'Esprit et ont renoncé à suivre la logique du monde pour suivre le Christ. Jésus propose un chemin d'humilité et de service. Il oppose la logique du monde à celle de Dieu : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l'esclave de tous ».

À la lumière de l'évangile et de nos expériences, l'humilité ne semble pas naturelle à l'être humain blessé par le péché. Ce qui semble naturel c'est de se mettre égoïstement en valeur. Si l'on veut suivre le Christ, l'humilité est une vertu à acquérir et une grâce à demander. Elle nous renvoie au principe de réalité. Elle est le fruit de la vérité dans une vie humaine : en effet, elle est une reconnaissance par l'être humain de ses limites et de ses richesses, de sa finitude et de sa dignité. Elle est acceptation aimante de sa dépendance vis-à-vis de Dieu, une prise de conscience que tout ce qu'il est et tout ce qu'il a est don de Dieu. L'humilité se reçoit dans la prière, la contemplation de la grandeur de Dieu. Elle s'acquiert dans le don de soi, dans le service, mais aussi dans les humiliations, les échecs, les évènements que l'on ne maîtrise pas. Tant que l'être humain se laisse prendre par des idéologies, et juge de tout sans se donner aux autres, il ne sait pas ce qu'est l'humilité. Celle-ci commence à naître dans le cœur de celui qui se confronte au réel à l'occasion de la mise en œuvre des dons qu'il a reçus, de ses potentialités, dans la recherche de la volonté de Dieu et au service de tous.

Chaque être humain arrive dans le monde avec des potentialités très diverses et il apprend à les développer en les mettant en œuvre. Sa personne et les dons qu'il a reçus sont à déployer pour en faire un don en retour à Dieu et à la société humaine. Ils sont ordonnés à la gloire de Dieu et au bien de tous. C'est pourquoi chacun est appelé à se mettre au service de Dieu et de ses frères et sœurs en humanité, en développant ses dons personnels de manière responsable, pour le bien commun. Notre vocation commune est le service mutuel. Hélas souvent la personne humaine détourne les dons reçus à son profit et à sa propre gloire. Elle se les approprie et veut les utiliser pour se mettre en valeur. Elle veut se prouver qu'elle est la meilleure. Elle développe la comparaison, la jalousie. Elle critique son semblable pour l'abaisser à ses propres yeux et aux yeux des autres. Elle abaisse l'autre pour s'élever elle-même. Au lieu de servir, elle se fait servir, elle capte, elle domine, elle exerce une emprise. Nous savons maintenant de manière très claire jusqu'où cela peut conduire et les dommages considérables que ce genre d'attitude provoque.

C'est donc bien sur un chemin de conversion que le Seigneur nous conduit, pour vivre selon l'Esprit de Dieu et non selon l'esprit du monde. Mettons-nous au service les uns des autres, abaissons-nous avant de chercher à abaisser les autres. Je suis frappé par la manière délicate dont use Jésus pour éduquer ses disciples aux vraies valeurs du royaume. Aucun mépris, aucune indignation, aucune réprimande. Il enseigne par sa douceur et son humilité de cœur. Il ne ferme rien, mais au contraire Il ouvre des perspectives, en appelant ses disciples à un dépassement : Il appelle à boire à la coupe et à être baptisés dans sa mort et sa résurrection, à entrer dans les vues de Dieu et à servir.

Les seuls critères pour trouver sa place dans l'Église et la société est la recherche de la volonté de Dieu, le don de soi, le service.

  • La volonté de Dieu
    Jésus dit à Jacques et Jean : « ce n'est pas à moi d'accorder les premières places ». Il renvoie à la volonté de son Père.Ailleurs Il dit à ses disciples : « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et établis » (Jean 15, 16). On peut l'entendre ainsi, dans le contexte de l'évangile de ce jour : « soyez là où je vous ai mis sans chercher à être à une meilleure place ».
  • Le don de soi et le service
    « le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ». La place de chacun est liée au service qu'il rend à la communauté à partir des dons reçus de Dieu.

Ainsi, l'accueil de la volonté de Dieu et le service de Dieu et du prochain sont la clef de toute démarche synodale. La synodalité est un chemin à parcourir ensemble dans l'écoute de Dieu et le service mutuel. Que l'Esprit saint nous donne d'avancer sur ce chemin !

† Guy de Kerimel
évêque de Grenoble-Vienne

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Père Basile

Père Basile

HOMELIE DU XXXe DIMANCHE T.O / B  

Frères et sœurs, l'évangile que nous venons d'entendre en ce trentième dimanche nous ouvre plus d'un chemin, parmi lesquels celui de la confiance.

Le texte nous dit qu'« un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord de la route ». Nous pouvons dire qu'il était posé là comme une poubelle, jeté sur le bord. Les gens allaient et revenaient sans se préoccuper de lui. Mais il a suffi qu'un homme appelé Jésus, c'est-à-dire ‘‘Dieu sauve'', ‘‘Dieu délivre'', pour que cet aveugle trouve quelqu'un qui s'intéresse à lui. Avec Jésus, les choses ont totalement changé. Car voir le visage de Jésus, c'est voir le Père plein d'amour ; c'est voir Dieu qui sauve son peuple, Dieu qui affirme, dans la première lecture, qu'il est un Dieu puissant et un Dieu de bonté, quand il dit : « L'aveugle et le boiteux, je les fais revenir ».

Bartimée se rend compte que celui qui passe n'est pas n'importe qui. Cet aveugle est un modèle de rencontre pour chacun de nous, il a l'audace de la prière, la vraie, celle qui interpelle le Seigneur qui passe. Il sait reconnaître le Messie, le Fils de David, sa foi le fait crier. A l'approche de Jésus, « on appelle donc l'aveugle, et on lui dit : ‘‘Confiance, lève-toi ; il t'appelle'' ». C'est le verbe ressusciter qu'il faut lire derrière l'expression lève-toi. C'est un message d'espérance et de vie confié à l'Eglise que nous sommes pour qu'elle l'adresse à tous ceux qui ont besoin d'être guéris de tel ou tel mal, d'avoir une solution à tel ou tel problème.

Il est dit que comme réponse à l'appel de Jésus, l'aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers lui. Trois verbes d'action pour montrer la confiance en acte. Le manteau qu'il jette, c'est toute sa richesse, toute sa possession ; il le jette comme on jette tout son passé, tout son fardeau, tout le poids des jugements qu'on vous a mis sur le dos. Libéré de tout ce poids, il peut alors bondir pour courir vite vers Jésus. Quelle belle dynamique ! Avant d'être guéri de sa cécité, il semble qu'il est d'abord guéri de ses pieds. Lui qui était à une place fixe sans jamais bouger, empêché par son handicap, le voilà bondissant. C'est un miracle de la confiance. Ce que Jésus donne à cet homme en réponse à sa foi, ce n'est pas seulement une guérison physique ; c'est aussi une guérison spirituelle, car le miraculé se met à suivre Jésus sur le chemin. Pour Bartimée, voir et croire deviennent un même chemin. Cet aveugle est un modèle de disciple, le modèle de ceux qui veulent vivre un nouveau commencement avec le Seigneur en cherchant la véritable lumière.

Nous aussi, dans notre faiblesse humaine, nous sommes atteints de cécité à un degré plus ou moins fort : quand nous nous enfermons dans notre petit monde bien clos, incapables d'ouvrir nos volets et de jeter un regard vers les autres, de nous ouvrir à l'appel de ceux qui ont besoin de nous. Nous sommes aveugles quand nous nous barricadons derrière nos propres vérités, incapables d'écoute, d'accueil et de remise en cause. Si comme le fils de Timée nous croyons que le Christ peut nous guérir de tous ces aveuglements, quel est ce manque de confiance qui nous empêche de crier vers lui, de nous en remettre à Celui qui nous rappelle qu'il est « un père pour Israël », un père pour nous ? Qu'est-ce qui entrave nos pieds au point que nous n'avons pas la force de bondir et de courir vers Jésus ?

Frères et sœurs, avec confiance, laissons, nous aussi la lumière du Christ nous guérir de nos aveuglements. « Implorons Dieu avec force. Pour nous-mêmes, pour les plus éprouvés ».

Père Basile

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Bernard BUISSON – Diacre

HOMÉLIE DE LA MESSE DES PARACHUTISTES
DU 30 OCTOBRE 2021 A SAINT CLAIR DU RHONE    (30ème samedi année b)
Fête de Saint Michel patron des parachutistes
30ème anniversaire de la section 380 révérend Père Delarue

RO 11, 11-12.25-29 ; Luc 14,1.7-11
 

Je suis heureux et honoré de commenter devant vous la Parole de Dieu de ce jour.

C'est une grâce et un privilège. J'en remercie le Père Basile qui préside cette Eucharistie.

Je suis impressionné devant ce parterre de Drapeaux, de bérets, rouges, verts, noirs, en face de toutes ces décorations qui disent tant de générosité, d'abnégation, de courage certainement, de blessures physiques et psychiques peut-être.

Et pourtant vous êtes là, rassemblés pour prier, pour vous en remettre humblement à la bonté et à la miséricorde de Dieu.

Avant d'aborder ce passage de l'Evangile de Saint Luc et cette surprenante injonction de Jésus : « qui s'élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé », je voudrais attirer votre attention sur la lecture, qu'a faite votre collègue parachutiste, de la lettre de Saint Paul aux chrétiens de Rome.

Saint Paul qui est à Corinthe, envisage de se rendre en Espagne en passant par Rome.

Or, il apprend que de graves tensions se font jour à Rome entre les chrétiens convertis du judaïsme (les judéo-chrétiens) et les païens qui ont embrassé la doctrine du Christ (les pagano-chrétiens)

Nous sommes en 57, Saint Paul ne veut pas voir ces nouvelles communautés chrétiennes, qui se sont constituées souvent à l'initiative des femmes, se diviser sur des points de détails.

Il écrit donc aux chrétiens de Rome une lettre qui reprend l'essentiel de la foi chrétienne et dont le cœur du message est : la justification par la foi, c’est-à-dire : c'est Dieu qui sauve.

Pourquoi ce message est-il si important pour nous aujourd'hui ? et spécialement ce passage du chapitre 11 de st Luc que nous avons entendu en première lecture ?

Parce que, me semble-t-il, il est rassurant dans la période chahutée que nous vivons : pandémie brutale, guerres fratricides, trahisons, parjure, mépris de la vie humaine dès son origine, perte de la foi, etc…

Parce que nous y lisons, en référence à la vie du peuple juif, que d'un mal peut naître un bien.

Ecoutons saint Paul : « Dieu a-t-il rejeté son peuple ? NON.

Ceux d'Israël ont-ils vraiment trébuchés pour vraiment tomber ? PAS DU TOUT ; »

Certes le peuple d'Israël a fauté en se détournant de Dieu. Mais il a montré aux païens qu'en étant néanmoins sauvé, il leur permettait de goûter, eux aussi, à la joie du Salut.

« Les dons gratuits de Dieu, et son appel, sont sans repentance. »

J'en viens maintenant à l'Evangile du jour.

Jésus est invité chez un chef de pharisiens à un repas festif auquel participaient beaucoup d'autres juifs pieux. Les pharisiens sont des religieux rigoureux dans le respect de la loi de Moïse

Jésus remarque et fait remarquer à son hôte que beaucoup viennent prendre les premières places.

A l'époque on mangeait couché, être dans les premières places permettait d'être mieux servi mais surtout d'être mieux entendu du personnage influent qu'était le chef, organisateur du festin.

Jésus étonné prononce cette sentence :  « Qui s'élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé »

ATTENTION ! Jésus ne fait pas de morale, il n'édicte pas une règle sociale. Jésus fait de la théologie (la science de Dieu) Il parle du Royaume. Il indique par là que le Royaume de Dieu, celui qui nous est promis, n'est pas réservé à ceux qui feront le plus d'effets de manchette, le plus de zèle, qui auront le plus joué des coudes pour avancer dans notre monde. Mais au contraire, il est promis à ceux qui auront fait place aux petits, aux faibles, aux blessés de la vie, à ceux qui auront le plus aimé, le plus pardonné, à ceux qui auront fait œuvre de justice et de paix.

Jésus est d'autant plus sévère qu'il s'adresse à des pharisiens qui s'estiment supérieurs aux autres et qui le leur font sentir.

Nous comprenons à la lecture de ce texte comme il est important de replacer ce récit dans son contexte, à une époque et dans une culture si éloignée de la nôtre.

Ceci est valable de nos jours où nous voyons porter des jugements sur des actions qui se sont écoulées dans un autre contexte, et dans un autre lieu que ceux que nous connaissons « hic et nunc »

Nous comprenons bien que nous ne pouvons pas vivre cette sentence à la lettre.

Car s'il n'y avait pas eu, depuis la nuit des temps, des hommes et des femmes qui se sont élevés par leur travail, leur recherche, leur intelligence et leur sagacité, nous serions encore à l âge des cavernes.

Que serions-nous, si Socrate, Thalès, Pythagore, Galilée, Léonarde Vinci, Pasteur… et bien d'autres, ne s'étaient pas élevés pour le bien de l'humanité ?

Que serions-nous, si des hommes comme vous, gradés ou non, ne s'étaient pas levés pour défendre l'Honneur et la Patrie ? 

Pour conclure je vous livre quelques vers de cet hymne que nous lisons à l'office des Laudes pour les pasteurs et les docteurs :

Heureux ceux que Dieu a placés

Dans une terre à travailler

En y tenant une espérance !

L'œuvre de Dieu n'est pas finie :

Au long des jours, au long des nuits,

Il fait lever dans le silence

L'Arbre aux oiseaux, l'Homme Jésus

Pour que son règne soit connu.

Amen

Bernard Buisson, diacre

30.10.2021

 

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Père Davy

Père Davy

MEDITATION DU DIMANCHE 31 OCTOBRE 2021. ANNEE « B »

Deutéronome (6, 2-6) ; Psaume 17 (18) ; Hébreux (7, 23-28) ; Marc (12, 28b-34)

« Ecoute…Shema Israël… ». Des mots de Dieu qui font résonner la très sainte et douce volonté de son cœur dans l'alliance scellée avec l'humanité. Et rappellent les racines même de la foi. Des mots qui introduisent, tout baptisé aujourd'hui, dans les profondeurs d'un lien éternel, marqué du sceau de l'écoute permanente. Pour vivre au rythme d'un verbe, qui à lui seul conjugue toutes les paroles du Seigneur : Tu aimeras.

Le peuple de l'alliance hier, Corps Mystique du Christ aujourd'hui, est une Eglise à l'écoute. Et toujours en posture d'accueil attentif et fidèle. Pour laisser l'amour de Dieu qui est Père, Fils et Esprit Saint nous sanctifier (cf. Deutéronome), nous vivifier (cf. Hébreux) et nous illuminer (cf. Marc).

Partant, nous pouvons laisser notre cœur, nous Eglise du Seigneur, contempler le Christ dans la perfection de son sacerdoce : saint, non pas d'une sainteté assurée par un rituel minutieux de pureté, mais par sa conformité totale à la volonté de Dieu.

Ainsi dans le dialogue avec le Scribe qui lui demande le premier de tous les commandements, Jésus, parfait exemple de l'écoute de la voix du Père, répond en indiquant les mots de Dieu : « Ecoute Israël… ». Ecouter Dieu, c'est laisser son amour nous habiter, pour nous aimer à fond et aimer le prochain de ce même amour.

L'amour qui vient de cette écoute de Dieu n'est pas une pure spontanéité, un coup de cœur ou un coup de foudre. Il est un amour de vérité et non de mensonge, un amour de fond et non de forme, un amour réel et non de vent. Car c'est un amour de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit et de toute sa force.

Chercher Dieu comme le Scribe pour s'en tenir à l'essentiel qui donne sens à ma vie c'est entrer dans une véritable dynamique d'écoute constante et sans borne à l'Esprit Saint qui vient ouvrir notre marche sur les voix de l'éternité. C'est-à-dire de la béatitude avec tous les saints du ciel, les Anges et les Archanges et la Vierge Marie, l'espérance des croyants et des élus du Père.

« Ecoute…Shema Israël… ». Toi mon frère, toi ma sœur, laisse ces mots de Dieu devenir, en toi, la source de laquelle ta foi est irriguée, ton espérance fécondée et ton amour fructifié. Que cette disposition à écouter devienne principe de vie. Pour la plus grande gloire de Dieu et pour ton salut.         

Père Davy B. B.

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Thierry MERLE (Diacre)

Homélie du 32ème Ordinaire B

Nous vivons dans un monde où compte ce qui se voit, un monde à la recherche du sensationnel, un monde où l'information en continue peut laisser penser que nous connaissons tout, comprenons tout et maîtrisons tout…

Et voilà que dans ce monde où le paraître à beaucoup d’importance, l’évangile de Marc va nous inviter à regarder le geste très humble et discret d’une pauvre veuve qui jette deux petites pièces de monnaie dans le trésor du Temple. Personnellement, je l'ai un peu vécu hier lors de funérailles que je présidais, quand une petite fille est venue déposer un petit bouquet dans la tasse de son arrière grand-mère décédée, et qui l'a posée sur le cercueil… Des gestes simples, qui ne s'achètent pas, et heureusement, car elles ont un prix que personne ne peut payer.

Le geste timide de la veuve de l’évangile n’a pas échappé au regard du Christ car il était là tout proche ; il avait même choisi un bon poste d’observation, assis en face de la salle du trésor. Il regarde la foule, foule de pèlerins, foule de donateurs puisqu’il est d’usage de verser une offrande pour l’entretien du Temple. Mais le regard de Jésus va plus loin et plus profond : il ne regarde pas les sommes versées, mais la profondeur et la vérité du geste. Or, celui de cette femme veuve retient toute son attention, tant elle paraît perdue au milieu de ces riches pharisiens qui claironnent un peu partout leurs offrandes.

Elle se croyait seule, inconnue, plus ou moins méprisée, et voici qu’elle est regardée, et aimée par le Fils de Dieu lui-même. Si les pharisiens ont reçu leur récompense dans l’admiration des hommes, la veuve elle, vient de recevoir la sienne du regard aimant de Jésus. Et pourtant, elle ne s’en est peut-être pas rendu compte… car le Christ ne force jamais une entrée, mais il est attentif aux pauvres, à ceux qui triment, à ceux qui ont besoin de réconfort…

Cette pauvre femme, a donc donné ce qu'elle avait, et elle a fait déborder le cœur du Christ. Cela nous renvoie au projet de Dieu : lorsqu’il envoie son Fils dans le monde, Dieu ne donne pas de son superflu. Il n’offre pas quelque chose ou quelqu'un qu’il possède, mais il se donne lui-même. Ce Christ comme il est dit en première lecture, qui reviendra une deuxième fois sur terre pour racheter tout le genre humain.

Oui, le Christ reviendra, comme il est dit dans la lettre aux hébreux. Et le retour du Christ, nous mène, en ce jour où nous célébrons nos défunts, dans ce monde de Dieu que nous essayons tous d'entre-apercevoir, mais que nous imaginons bien mal avec nos intelligence, Peut être le discernons-nous mieux avec notre cœur…

Thierry Merle Diacre 07 11 2021

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Père Basile

Père Basile

XXXIIIe DIMANCHE T.O / B

Comme à chaque fin d'année liturgique, nous lisons aujourd'hui des textes provenant du discours eschatologique, c'est-à-dire sur les derniers temps. C'est un tel discours que tient Jésus quand il parle du « soleil [qui] s'obscurcira et [de] la lune [qui] ne donnera plus sa clarté », etc. La première lecture tirée du livre de Daniel renforce le côté dévastateur à l'échelle humaine : « Car ce sera un temps de détresse comme il n'y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu'à ce temps-ci », dit le prophète.

Dans le contexte des phénomènes dramatiques qui surviennent dans le monde actuellement, beaucoup de chrétiens se demandent si le cataclysme décrit par Jésus nous prévient que la fin des temps sera pour bientôt. Ils évoquent la pandémie, l'inondation, la guerre, etc. qui font des ravages sur la planète. Dans leur crainte, ils pensent aussi à ce fameux scandale, un vrai séisme, qui éclabousse l'Église à l'heure actuelle. Mais ce que nous devons savoir, c'est que voir dans ces dévastations impitoyables un signe de la fin du monde, c'est faire une lecture fondamentaliste des textes, c'est-à-dire se limiter à leur seul sens littéral. Sachons cependant que « ces images ne sont pas à entendre au sens matériel ; elles évoquent peut-être quelque chose qui nous dépasse, mais elles évoquent plus certainement la grâce de la résurgence d'une nouvelle création… C'est donc une manière de nous inviter à accueillir la nouveauté de Dieu. Dieu vient et renouvellera toute chose ».

L'image printanière du figuier dit la proximité de la venue du « Fils de l'homme » (Dn 7), c'est-à-dire de Jésus, dont la mort et la résurrection ont marqué le commencement des derniers temps. Dans son discours sur ces derniers temps, Jésus annonce la fin d'un monde et le début d'un autre. Il annonce la fin du Temple (Mc 13, 2), mais il invite ses disciples à rester sereins au milieu des épreuves à venir. Ce faisant, il s'inscrit dans l'esprit des visions de Daniel, lesquels ont été écrites pour soutenir la foi des Juifs persécutés de 167 à 164 av. J.-C. Qu'est-ce que cela nous dit aujourd'hui, ici et maintenant, dans le contexte des maladies, des conflits, de la mort où nous vivons ?

C'est qu'il est inutile de guetter la fin du monde : il faut reconnaître chaque jour les signes humbles mais réels du printemps pascal, du monde nouveau. « Ce qui nous arrive, des catastrophes survenues dans le monde ou le remous perturbant notre vie chrétienne, est un avertissement pour un changement radical. Un coup de semonce qui réveille nos consciences et nous pousse à agir ! Ne cédons pas au catastrophisme ambiant, mais sachons reconnaître avec sagesse le signe des temps ». Tout passe, mais Jésus demeure.

Au-delà de nos morts, de nos désillusions, de nos coups durs, de nos abandons, le soleil de Dieu apparaît, la résurrection du Christ nous relève et nous permet d'entrer dans la sagesse de Dieu. N'oublions pas qu'à chaque moment de notre existence, même aux carrefours de nos morts, Jésus est là qui nous relève. « Loin [donc] de nier l'existence des problèmes, les désastres survenus doivent provoquer en nous les démarches de conversion. Une transformation du cœur. Une foi profonde pour rester connecté avec [le Seigneur], quoi qu'il arrive. Au lieu de se laisser bloquer par les dérèglements, partons à la recherche d'une voie qui nous permet d'harmoniser notre foi avec les défis du temps et les imperfections humaines. Nous allons devoir réviser notre mode de vie, réexaminer notre foi ! Ce sera une réorientation bénéfique, si nous y mettons toute notre bonne volonté. L'occasion de retrouver les bienfaits d'un changement de vie ».

Père Basile
14 11 2021

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Curé des Paroisse St Pierre en Pays Roussillonnais et Notre Dame des sources en Sanne Dolon

Homélie de la solennité du Christ Roi de l'Univers

Es-tu le roi des juifs ?

Le peuple juif attendait depuis longtemps que Dieu leur envoie un roi avec toute une armée pour restaurer la royauté en Israël et libérer le pays de l'occupation romaine, beaucoup croient voir en Jésus ce libérateur. Ils en restent cependant à un niveau temporel et n'ont pas encore compris l'identité du Christ et sa mission.

Le gouverneur romain, Pilate, s'inquiète aussi à juste titre et pose cette question à Jésus lors de son arrestation pour savoir vraiment qui est cet homme.

Es-tu le roi des juifs ?

La première réponse de Jésus à Pilate va être déroutante, comme souvent, mais elle va rassurer le gouverneur. « Ma royauté n'est pas de ce monde ».

La souveraineté de Rome n'est donc pas en danger.

Mais alors, si Jésus est vraiment Roi, comment l'est-il et où est son royaume ?

Est-il vraiment ce Roi dont nous imaginons avec fastes la royauté, le pouvoir ?

Est-il Roi de gloire ce Roi dérisoire né dans la pauvreté de la crèche, qui s'entoure des plus petits, des pauvres, des estropiés, des malades, des pécheurs, ce roi qui n'a pas de palais, même pas une pierre où reposer sa tête, ce roi qui n'a pas une armée d'hommes ni d'anges pour le protéger, ce roi enchaîné, bafoué, portant une couronne d'épines sur la tête, ce roi condamné au supplice de la croix ?

« Roi des juifs », ce titre est attribué à Jésus non pas comme un titre de gloire mais comme une dérision, jusque sur la croix.

Ma royauté n'est pas de ce monde.

Par sa réponse Jésus vient renverser nos valeurs. Il annonce le Royaume de Dieu, celui où règne l'Amour pour l'éternité dans la proximité de Dieu.

Son royaume n'a rien à voir avec nos royaumes de la terre, défendus par des gardes où s'exerce le pouvoir absolu :

Son royaume, c'est celui de l'amour infini de Dieu, c'est celui de la vérité.

« Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma Parole. »

C'est là que se trouve la vraie fonction royale de Jésus : il rend témoignage à la vérité.

Mais qu'est-ce que la Vérité ? Demandera Pilate à Jésus.

Dans la bible le mot « émeth », vérité, signifie « fidélité solide et immuable de Dieu », elle désigne ainsi Dieu tout Amour que Jésus Parole de Dieu incarne sur cette terre.

Précisément parce que la Vérité est Dieu lui-même dans son Amour infini, personne ne peut prétendre détenir la vérité !

La vérité ne nous appartient pas comme un bien matériel que nous possédons.

Mais nous pouvons entrer dans cette Vérité, appartenir à la Vérité en suivant la Parole et les actes du Christ, en menant une vie humble de serviteur. C'est à cela que Dieu nous invite. Nous sommes ainsi à l'opposé du pouvoir et de la domination.

Sa royauté Jésus l'incarne totalement, il l'exerce par sa vie, sa parole et ses actes.

Il enseigne aux hommes le chemin du bonheur et de la vraie vie, comment réaliser la volonté de Dieu dans leur vie personnelle.

Il annonce et révèle l'amour de Dieu, il invite chacun à mettre au cœur de sa vie cet amour infini que le Père ne cesse de nous donner.

Pour manifester la plénitude et la vérité de cet amour Jésus n'hésite pas à nous montrer le chemin du service de l'autre, lui le bon berger qui prend soin de la plus petite de ses brebis, lui qui s'abaisse devant ses apôtres pour leur laver les pieds, lui qui pose un regard d'amour sur ceux qu'il rencontre et qu'il guérit de leurs maladies et de la plaie du péché, « Je suis venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. »

Il est ainsi un roi serviteur.

Il est surtout celui qui a livré son Corps et versé son Sang pour chacun de nous et pour la multitude à travers tous les siècles. Par sa mort et sa résurrection, il nous ouvre un chemin vers ce monde nouveau qui s'appelle le Royaume de Dieu.

Alors pour s'approcher de ce Royaume d'Amour où Jésus règne de toujours et pour l'éternité que nous faut-il faire ? Tout simplement croire, écouter la Parole de Jésus  qui nous montre le chemin de l'amour et du service qui mène à nos frères, qui mène à Dieu.

Tout ce que nous faisons sur cette terre construit jour après jour ce Royaume.

Notre présent acquiert un poids d'éternité dès lors qu'il est rempli de l'amour en acte auquel nous appelle l'Évangile. C'est cet amour et uniquement cet amour qui restera intact à la fin des temps : Pas à pas, chaque jour, le Royaume grandit avec tout les actes d'amour que nous réalisons sur cette terre.

Voilà ce qu'est ce Royaume universel sur lequel règne le Christ dans la gloire de sa résurrection.

P Jean-Hugues Malraison