DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION « B »

Père Davy
Marc (11, 1-10) ; Isaïe (50,4-7) ; Ps 21 (22) ; Philippiens (2, 6-11) ; Marc (14, 1 – 15, 47)
Le contraste est saisissant entre les deux cortèges, celui dit des Rameaux et celui qu'on appelle le cortège du chemin de croix. En ce dimanche, notre regard se porte vers l'un et l'autre de ces deux cortèges, comme deux faces du même mystère pascal : dans l'une, Jésus triomphe sur un tapis de manteaux et de feuillages, au milieu des palmes qui s'agitent et des clameurs qui fusent ; et dans l'autre, il est écrasé sous le poids du bois de la croix et conduit vers Golgotha comme on emmène un agneau à l'abattoir.
« Qui donc est cet homme ? ». C'est une invitation à faire de notre écoute des récits de l'entrée à Jérusalem et de la Passion, la même question : « Sur ces acclamations nourries d'Hosanna et sur cette croix, dans ce supplice horrible et immérité, qui es-tu pour le monde ? Qui es-tu pour moi ?
Pour le monde comme pour moi, tu es le « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! », notre salut, notre santé et notre paix. C'est là notre foi et notre espérance, tout l'amour qui nous anime pour ton Saint Nom.
Pour le monde comme pour moi, tu es celui qui est allé au bout de nos propres questions les plus angoissées : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Dieu, alors, nous abandonne-t-il ? Aujourd'hui, pourquoi nous soumet-il à telle épreuve ? (Qui peut être soit la maladie, soit la crise sanitaire, soit les conflits armés, soit les attaques meurtrières, soit les agressions sous toutes les formes, soit la dépression morale et psychique, soit la dictature, soit l'échec quelconque, soit le mensonge, soit le mépris, soit la haine, soit le grand âge, etc…)
Par Jésus, avec Lui et en Lui, tous nos pourquoi sont assumés dans son cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Ce n'est pas un total abandon puisque Jésus l'interroge. Tant que nous questionneront Dieu, nous serons avec Dieu. Et si toutes nos questions pouvaient ouvrir la Voie qui mène vers Lui, apporter la Vérité de son cœur et donner la Vie qui sans fin, demeure ! Que cette liturgie nous procure la grâce de vivre cette semaine sainte qui devant nous s'ouvre ; la semaine du grand passage.
Père Davy B. B.

Père Davy
« Hosanna au plus haut des cieux ». Tel est le cri de la foule qui acclame son Seigneur. Avec elle, nous crions nous aussi : « Hosanna au plus haut des cieux »
Chers Jeunes,
Jésus-Christ qui entre à Jérusalem au milieu de nos cris et nos ovations va sortir du tombeau, Lui le Premier-né d'entre les morts. C'est Pâques, le grand passage de notre Seigneur de ce monde vers le Père. Voilà la Bonne Nouvelle, l'heureux message de la Résurrection que je viens vous partager.
Oui, Bonne Nouvelle pour nous aujourd'hui ! La Foi qui est confiance, fidélité, reconnaissance trouve son sens en cette Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus : Vivons dans la confiance en Dieu qui veille sur nous, en ce temps de grande peur.
Oui, Bonne Nouvelle pour nous aujourd'hui ! L'Espérance qui est force de mobilisation et d'activité, certitude en l'avenir, joie de vivre trouve raison en cette Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus : Espérons contre toute espérance au cœur de ce monde qui manque de paix que Dieu Seul donne.
Oui, Bonne Nouvelle pour nous aujourd'hui ! L'Amour qui est vie, bien ultime, vérité suprême trouve source en cette Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus : Avançons sur cette terre, éclairés par cette vérité suprême qui nous rends capables de connaître Dieu, l'aimer et le servir, en nos frères et sœurs en humanité.
Chers Jeunes, « Hosanna au plus haut des cieux ». Crions, crions, crions cette Bonne Nouvelle ! Ne laissons pas nous voler cette liberté de crier cette Bonne Nouvelle ! Ne cédons pas à la peur qui fait douter, à la désespérance qui décourage et à l'indifférence qui méprise ! N'ayons pas honte de témoigner ! Allons ! Osons ! Crions !
Chers Jeunes, « Hosanna au plus haut des cieux ». Crions, crions, crions cette Bonne Nouvelle ! Portons en nous et autour de nous cette merveille de la vie qu'est Jésus-Christ ! Bénissons, acclamons et louons Jésus pour les siècles des siècles ! Allons ! Osons ! Crions !
Bonne Semaine Sainte ! Saint Triduum Pascal ! Joyeuse fête de Pâques ! Père Davy B. B.

Thierry MERLE (Diacre)
Pâques 2021
Frères et sœurs, le tombeau vide au matin de Pâques, met l'histoire à rude épreuve. Certes, dans les livres des collégiens ou des lycéens, on dit quand même « selon les chrétiens, le Christ ‘serait' ressuscité ».
Mais la recherche historique comme la recherche scientifique ne se satisfait pas de zones d'ombres dont on ne sait rien de certain. Ainsi admet-on aujourd'hui d'un évènement qui se produit, et qui statistiquement n'avait absolument aucune possibilité d'arriver, d'être un évènement « informé », c’est-à-dire qui avait en lui une information qui a permis à l'impensable de se produire. Une information qui lui vient d'ailleurs, qui écarte le hasard pour y mettre un programme. Ainsi parle t'on aujourd'hui de la vie : que dans les temps les plus reculés, les cellules vivantes aient un jour délégué une partie de leur intelligence à un corps tout entier qui se formait, constitue un évènement informé. Que les cellules puis tous les organes aient choisis de coopérer constitue un autre évènement informé, c’est-à-dire qu'ils avaient en eux une information qui leur a demandé de le faire.
Que le tombeau du Christ soit vide au matin de Pâques répond d'une certaine façon à une information. Car un tombeau vide, ça ne se termine pas autrement qu'un article plus ou moins développé dans un journal, et ne tient pas l'actualité plus de 8 jours. En tous cas, ça ne peut pas donner au fil des siècles et au bas mot, des dizaines de millions de publications et autres travaux de recherches, des constructions de plusieurs centaines de milliers de bâtiments, des millions et des millions de fidèles qui professent leur foi pour se trouver, 2000 ans plus tard, deux milliards qui disent « je crois » et autant qui disent « peut être que »…
Alors cette information, il faut bien arriver à la nommer. Et elle se met à nous parler, lorsque nous méditons les écritures, et lorsque, notre intelligence devenant trop courte, c'est tout notre être qui se met à frémir et entrevoir ce que l'on osait à peine espérer…
Pâques, c'est d'abord la croix qui parle et qui est victorieuse. Cette croix devant laquelle on se voit pécheurs jusqu'au fond de l'être, mais devant laquelle on se sait pardonné par le plus grand amour ; cette croix qui nous dit d'aller apporter le pardon et l'espoir au cœur de ce monde blessé et meurtri… De lui porter la résurrection.
Pâques, c'est Marie Madeleine qui nous parle comme dans la belle séquence Pascale que nous venons d'entendre : « Dis-nous, Marie, qu'as-tu vu en chemin ? J'ai vu le sépulcre du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité. J'ai vu le suaire et les vêtements. » Ce sont ces mêmes signes qu'a vu l'apôtre Jean, qui court comme il peut. Il vit et il crut, comme Marie, qui conclut ainsi son poème : « Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! » Et maintenant, chacun de nous, toute l'Eglise, toute la création peut chanter la dernière strophe de la séquence « Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts. Et toi, Roi victorieux, prends nous tous en pitié ! »
Oui, prends nous en pitié, toi qui a relevé les exclus ; toi qui a touché les lépreux ; toi qui a donné un nom aux anonymes ; toi qui a pris sur tes épaules la brebis perdue ; toi qui a accueilli les enfants ; toi qui a séché les larmes des mères.
Cette pitié, c'est cette miséricorde implorée par le larron sur la croix ; c'est cette miséricorde reçue par le fils prodigue qui revient à la maison ; c'est cette miséricorde invoquée silencieusement par la femme adultère devant Jésus qui ne la condamne pas ; c'est cette miséricorde qui fera de Pierre qui l'a renié, le socle de son Eglise ; c'est cette miséricorde qui aujourd'hui devient victoire et certitude : « Oui, Christ est vraiment ressuscité ! Alléluia !»
Christ, prend nous avec toi dans ta résurrection…
Thierry Merle Diacre 04 04 2021