DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION « C »
Luc (19, 28-40) ; Isaïe (50, 4-7) ; Ps 21 (22) ; Philippiens (2, 6-11) ; Luc (22, 14 – 23, 56)
« Pour nous et pour notre salut… »
Pour nous et pour notre salut, voici Jésus acclamé avec des rameaux en mains…Jésus crucifié sur la croix ; Jésus entre le « Hosanna » de la procession et le « A mort » du chemin de croix. Avec Lui, triomphalement accueilli et douloureusement condamné, Dieu-avec-nous jusqu'au bout : il se livre, il se donne. Son amour est sans faille. Sa fidélité au Père est absolue.
Pour nous et pour notre salut, voici que s'ouvre devant nous la semaine du grand passage, la semaine sainte. Au cœur, Jésus qui dévoile à nos yeux l'amour que Dieu nous porte : un amour éternel, fidèle et unique.
Pour nous et pour notre salut, voici l'amour qui seul fait vivre : Jésus, serviteur souffrant (Isaïe) et humble (Paul aux Philippiens). Lui qui, hier comme aujourd'hui, porte la prière de l'Eglise à son Père, par son cri plein de confiance et d'espérance : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Psaume).
Pour nous et pour notre salut, voici Jésus qui fait triompher la vie. Suivons-le comme la foule de Jérusalem, en élevant nos cœurs à l'image des rameaux agités, pour recevoir le don incomparable de sa bénédiction. De cœur et d'âme, prenant part à sa passion pour échapper à la mort éternelle et obtenir la grâce de la vie sans déclin.
Pour nous et pour notre salut, osons contempler, regarder, méditer, prier devant la Croix du Christ. Déposons à ses pieds toute notre actualité et tout notre désir à faire le bien. Avec effusion du cœur et dans l'Esprit Saint, ouvrons-nous à l'Amour qui se donne, l'amour qui se livre.
Père Davy B. B.
HOMELIE DE PAQUES 2022-Messe du jour C
Le 17 avril 2022
Actes (10, 34a.37-43)– Col (3,1-4) Jean, (20,1-9)
Il est ressuscité. Il est vivant ! Alléluia !
Tous les ans, dans la nuit et au matin de Pâques, nous proclamons cette vérité qui nous fait vivre.
Elle nous fait vivre parce qu'elle est le fondement de notre foi.
« Si le Christ n'est pas ressuscité, dit Saint Paul, notre foi est vaine, vaine est notre espérance et nous sommes les plus malheureux des Hommes »
(1Co15,13)
Mais précisément, vivons-nous cette foi ? Conditionne-t-elle notre vie ?
Le risque est grand que, d'année en année, nous célébrions cette fête comme un autre évènement historique, 732, 1515 ou le 14 juillet, par exemple. Une date importante certes, mais qui marque une période révolue ; alors qu'avec Pâques, c'est le mystère permanent de la vie plus forte que la mort que nous célébrons.
Il y a bien une réalité historique de la résurrection, et à défaut de témoins oculaires, nous avons des témoins dans la foi qui s'expriment dans les Evangiles.
Saint Jean, lui, s'attache plus à démontrer la foi des apôtres qu'à décrire la découverte du tombeau vide.
En effet, dans ce récit St Jean met en scène une seule femme : Marie-Madeleine qui se rend au tombeau dès la fin du Sabbat, le premier jour de la semaine, au lever du jour. Elle ne vient pas pour embaumer le corps de Jésus, cela a déjà été fait par Joseph d'Arimathie et Nicodème au moment de l'ensevelissement. Elle vient par amour, pour exprimer sa tendresse et sa piété, et ainsi rester le plus longtemps possible auprès de son Seigneur, dans une attitude de grande humanité.
La pierre a été enlevée. Elle court prévenir deux disciples, Simon Pierre et un autre, que la tradition dit être Saint Jean.
En toute hâte ils se rendent au tombeau. Jean le premier arrivé, voit le linceul mais n'entre pas dans le tombeau. Pierre lui y entre et voit le linceul c’est-à-dire les bandelettes qui enveloppaient le corps de Jésus et le linge qui recouvrait sa tête. Le tout bien rangé à sa place. C'est alors que Jean entre à son tour dans le tombeau. « Il vit et il crut » nous dit l'Evangile.
Il vit qu'il n'y avait rien à voir. Le corps de Jésus n'était plus là. Les linges mortuaires correctement repliés indiquent, contrairement à ce que croyait Marie-Madeleine, que le corps n'avait pas été enlevé, mais que Jésus s'était relevé seul, sans vêtement du tombeau.
De vêtements Jésus n'en avait plus besoin, puisqu'il n'était plus dans la condition d'un être humain, mais ressuscité, corps glorieux, tout autre.
Il vit et il crut. Jean crut car il comprit que, comme le dit l'Ecriture : « Jésus devait ressusciter d'entre les morts ». Il comprit les paroles que Jésus leur avait dites : « Détruisez ce temple et en trois jours je le rebâtirai / je pars vous préparer une place /.Je reviendrai vous prendre avec moi. / je ne vous laisserai pas seul / je vous enverrai mon Esprit Saint. »
Dans la suite du récit, que nous n'avons pas lu, Jésus ressuscité se manifeste à Marie Madeleine, il l'interpelle :« Marie » ! Le cri de joie de Marie Madeleine qui le reconnait :« Rabbouni » vaut attestation pour nous.
Alors elle annonce aux autres disciples : « J'ai vu le Seigneur et voilà ce qu'il m'a dit » : « vas trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu »
Le rappel du texte, certes nécessaire, n'est pas suffisant. L'essentiel réside dans la dynamique créée par la résurrection du Christ dans nos vies.
En prenant la condition humaine, par Jésus-Christ, Dieu s'est investi dans l'Homme, il lui a légué une part de sa divinité. C'est ce qui confère à l'être humain sa grandeur et sa dignité.
En ressuscitant, le Christ a permis à tous les Hommes de ressusciter à leur tour.
Mais, la Résurrection, notre résurrection n'est pas seulement la vie éternelle dont nous ne savons pas exactement ce qu'elle sera, mais elle est, dès maintenant, la vie du Christ en nous.
Quand nous proclamons : « Il est ressuscité il est vivant », nous affirmons que Jésus (Dieu) est en nous en permanence.
Il nous revient à nous, ses enfants de vivre en ressuscités.
Comment :
Ecoutons la réponse de Jésus à Nicodème : « En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naitre de nouveau (d'en-haut ) nul ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jean 3,3)
Cette nouvelle naissance (spirituelle, celle-là) c'est celle que nous invitent à vivre Saint Paul (Col) Origène, maître Eckhart ou plus près de nous Maurice Zundel dont je vous livre quelques lignes : « Nous devons nous désapproprier de nous-mêmes, faire place au Christ. Il ne suffit pas de faire le Bien, mais il faut devenir le bien »
« Il faut naitre de nouveau, et n'oublions jamais que l'homme authentique (celui qui n'est pas fabriqué par la société), que Dieu Esprit et Vérité se situent toujours en avant de nous »
Certes la mission est difficile. Notre bonne volonté ne suffira pas. Mais l'Esprit Saint veille.
Ecoutons le.
Bernard Buisson diacre