Paroisse St Pierre en Pays Roussillonnais diocèse de GRENOBLE VIENNE (38)

COVID-19 – Historique des homélies et messages Carême 2022


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« Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle »

Voici le temps du carême qui commence avec le mercredi des Cendres. Un chemin de prière et de conversion, d'efforts pour se débarrasser du superflu et se recentrer sur le Christ. Un temps pour méditer la Parole et prier avec le Chemin de Croix les vendredis, un temps pour faire le point sur sa vie et se tourner vers la miséricorde de Dieu face aux manques d'amour et recevoir le pardon de Dieu. Des célébrations pénitentielles permettront de s'y préparer au long du carême.

Voilà deux axes proposés pour accompagner ce chemin et se préparer à Pâques.

Bonne entrée en carême.

Chemin de Croix à 17h00 pendant le Temps de Carême

Vendredi 11 mars   Saint Alban du Rhône et Agnin
Vendredi 18 mars   Salaise sur Sanne et La Chapelle de Surieu
Vendredi 25 mars   Roussillon St Jacques et Ville sous Anjou
Vendredi 1 avril     Le Péage de Roussillon et Anjou
Vendredi 8 avril     Saint Maurice l'Exil et Sonnay

Célébrations Pénitentielles suivies de confessions individuelles

Jeudi 17 mars 15h00 à Assieu et 18h00 à Notre Dame des Cités à Roussillon
Mardi 22 mars 15h00 à Salaise sur Sanne et 18h00 à Agnin
Mercredi 6 avril 15h00 à Saint Prim et 18h00 à Chambalud

Vous pouvez aussi rencontrer un prêtre à la fin des messes de semaine et à la fin des Chemins de Croix
pour recevoir le sacrement de Réconciliation.

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Thierry MERLE (Diacre)

Homélie 1er Carême C

Si Dieu existait, il n'y aurait pas tout ce mal sur terre.

Pas de guerre en Ukraine, pas d'immigrés qui sombrent depuis un radeau en méditerranée ; pas de virus car Dieu l'aurait arrêté de sa main… et il ne l'a pas fait. Cette formule, que l'on entend trop souvent, et qui fonctionne comme un vieux diesel, doit être travaillée sans attendre pour essayer de passer à autre chose… et c'est justement ce que le Christ nous demande dans l'évangile du jour.

Car dans cet évangile, on a bien et le Christ, et Satan. Les deux sont là, et bien vivants. Certes, Satan n'est pas décrit, et c'est vrai que nous en sommes réduits à des images, – telles sur le magnifique vitrail de St Michel dans le transept – mais qui nous trompent sur la nature même du diable. L'être gris et velu, avec des cornes, des griffes, tenant une fourche et attisant un grand feu n'est que le fruit de notre imagination…

Par contre, Satan est bien celui qui vient frapper à notre conscience pour introduire quantité de maux dont nous sommes tous victimes. Et les trois tentations offertes par Satan au Christ, et qui nous sont indirectement adressées, ne sont pas des moindres, et elles résument ces maux qui nous assaillent : la tentation du pouvoir (Satan propose au Christ tous les royaumes), la tentation de l'avoir (il lui propose de ne plus avoir faim) et la tentation de la puissance (il lui propose de feindre jusqu'aux lois de la nature, ici celle de la pesanteur).

Le Christ, tenté à l'aube de son ministère repousse donc Satan, nous demandant de faire de même. Mais contrairement à sa rencontre avec le Christ, Satan n'a rien à nous offrir ; car avec nous, il n'a même pas besoin de biscuits. Car il est simplement là, à l'heure de nos choix, auxquels nous sommes invités tout au long de notre vie. L'homme est le seul être qui peut choisir ; et tous les jours nous pouvons choisir, entre être agréables ou pénibles, joyeux ou grincheux, lâches ou courageux, égoïstes ou généreux… et dans nos projets de vie, entre être centrés sur nous-mêmes, ce qui nous amène immanquablement contre le mur de notre finitude, ou être ouverts aux autres, au partage d'une attitude humaine qui fait grandir l'autre, qui fait du bien dans notre entourage, et par extension, à la société toute entière.

Car tout est faussé dans les promesses de Satan ; tout est mensonge. Il est heureux dans les guerres, et celle d'Ukraine le réjouit ; il est heureux dans les couples qui se déchirent, il est heureux dans les entreprises où les conflits du travail éclatent. Il est heureux dans les actes de pédophilie qui détruisent des vies ; il est heureux quand un homme a perdu tout espoir… Mais il est malade des baptêmes, où nommément on le repousse ; il est malheureux des associations qui viennent en aide aux pauvres ou aux étrangers ; il est malheureux des couples qui s'aiment, il est malheureux de nous voir ici rassemblés dans cette église pour prier… très malheureux.

Frères et sœurs, le Christ a été vainqueur du mal. Il s'est fait homme pour accompagner les humains. A nous chrétiens de le suivre sur ce chemin qui est tout bénéfice pour nous. Le carême qui s'ouvre est un temps de conversion. Alors prions et avançons vers ce royaume que Dieu nous promet, et qu'il nous faut, coûte que coûte, faire entrevoir à nos contemporains en quête de la définition de l'homme.

Thierry Merle, diacre  06 04 2022

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Homélie du 2è dimanche de carême, la transfiguration.

Dieu se révèle à chacun de nous et nous invite à le suivre pour vivre de sa vie, c'est à dire pour aimer. C'est ainsi qu'il s'est manifesté à Abraham et lui a demandé de se mettre en route pour le suivre.

 « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. »

C'est lui, Dieu, qui a l'initiative. La promesse qu'il a faite à Abraham est inconditionnelle. Ce qu'il attend en réponse c'est une grande confiance.

C'est pourquoi en chemin dans le désert Dieu va conclure une alliance avec Abraham dont il a éprouvé la foi.  C'est la première alliance que Dieu fait avec son peuple, c'est à dire Abraham et sa descendance.

Cette alliance se conclue selon le rite en usage, lorsque deux chefs de tribus faisaient alliance, c'est à dire scellée dans le sang des animaux sacrifiés.

Cela préfigure bien sûr l'alliance nouvelle que Dieu conclura, plusieurs siècles après avec toute l'humanité, dans le sang du Christ sur la croix.

« Abraham eut foi dans le SEIGNEUR et le SEIGNEUR estima qu'il était juste ».

La foi c'est aussi ce qu'il faudra aux apôtres en premier et à tous les hommes à travers les âges, pour comprendre qui est ce Jésus qui vient nous sauver en scellant dans son sang sur la croix l'alliance nouvelle et éternelle.

Le chemin de cette révélation de Jésus, Verbe de Dieu fait homme, sera long et progressif, le baptême de Jésus en a été l'un des premiers signes, où Dieu le Père a désigné Jésus comme son Fils bien aimé, sur lequel l'Esprit vient se poser comme la colombe.

La semaine dernière en entrant en carême, l'évangile de Luc nous montrait Jésus conduit par l'Esprit Saint au désert, en ce lieu de retraite où il vient prier son Père avant de commencer sa mission. Et là pendant 40 jours il y aura cette intimité d'amour entre le Père le Fils et l'Esprit, d'où Jésus puisera sa force pour résister au tentateur. Face au démon Jésus affirmera son identité de Fils de Dieu par sa Parole.

Aujourd'hui c'est sur la montagne, autre lieu propice à la prière et à la rencontre avec Dieu, que Jésus conduit trois de ses disciples Pierre, Jacques et Jean pour prier.

Et c'est là que ces trois apôtres vont vivre un évènement particulier, celui de la transfiguration, où Jésus se montre de façon anticipée dans la gloire de la résurrection et se révèle à leurs yeux comme le Messie, le Fils de Dieu.

La Transfiguration est pour les apôtres un évènement incompréhensible de prime abord.

De quoi Pierre Jean Jacques vont ils être témoins ?

– Dieu se donne à voir en Jésus dans son identité de Fils de Dieu, dans la gloire de la résurrection qui se manifeste par la lumière qui rayonne en Jésus et vient éclairer les nations, et aussi par la blancheur immatériel de ses vêtements, pureté absolue du Christ vainqueur du péché et de la mort. Ce vêtement blanc que l'on revêt lors du baptême.

– Ils seront aussi témoins de la rencontre improbable de Jésus avec Élie et Moïse, deux hommes issus de la première alliance, celle que Dieu a faite avec Abraham. Élie l'homme qui a rencontré Dieu dans la brise légère et qui a disparu depuis longtemps, emporté vers le ciel sur un charriot de feu, Moïse qui a vu Dieu dans le buisson ardent, où le Père lui a révélé son nom, et qui est mort en arrivant à Jérusalem il y a de nombreux siècles. Et pourtant ils sont là, tous les deux, discutant avec Jésus, signe que la mort n'est pas la fin, mais l'entrée dans la Vie éternelle en Dieu. L'Ancien Testament et le Nouveau Testament se rencontrent dans ce signe d'éternité. Jésus est bien le Messie annoncé par les prophètes et qui vient accomplir les Écritures.

Dans cette rencontre sur la montagne Jésus prie son Père et, de la nuée qui revêt les trois apôtres, signe de la présence de l'Esprit Saint, la voix du Père se fait entendre et révèle comme au baptême l'identité de Jésus « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le. »

Comme pour le baptême il y a là une dimension trinitaire qui englobe Pierre, Jean et Jacques, témoins de la prière de Jésus et de son union intime avec le Père et l'Esprit.

Certes les apôtres ne comprendront pas grand-chose de cette rencontre dont ils sont les témoins, la réaction de Pierre le montre, « Dressons ici trois tentes… » Mais c'est un signe que Jésus leur donne dans sa pédagogie pour leur faire comprendre qui il est et pourquoi il est venu sur terre. Il leur faudra encore du temps et l'éclairage de la passion, de la mort et de la résurrection pour croire.

Au récit de la transfiguration nous sommes appelés nous aussi, comme les apôtres, à faire un chemin de foi et de conversion en nous approchant de Jésus et découvrir en Lui le Sauveur.

Le temps du carême nous ouvre ce long chemin qui passe, Jésus nous le montre, par la prière, cette intimité avec le Père et le Fils dans la communion de l'Esprit-Saint.

Mettons à profit ces quarante jours pour gravir notre montagne et rencontrer Dieu dans la prière, pour lire méditer et mettre en application la Parole de Jésus qui nous ouvre le chemin d'amour de notre vie, pour contempler et adorer Jésus eucharistie qui se donne à nous pour nous ouvrir à la Vie éternelle.

Père Jean-Hugues Malraison
13 03 2022

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Bernard BUISSON – Diacre

MEDITATION SUR L'EVANGILE DU 3ème DIMANCHE DE CAREME C
Ex. 3,  1CO10    LUC 13,1-9

Les textes de ce jour, malgré leur diversité, nous invitent tous à la conversion pour ne pas mourir à la vie divine.

Dans la première lecture : Dieu dit à Moïse parlant à travers un buisson qui ne se consume pas :« J'ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte »,  et il lui confie la mission de faire sortir d'Egypte le peuple  Hébreux pour le conduire en Canaan.

Malgré les récriminations de certains,  malgré les infidélités d'autres,  le Seigneur  conduit les hébreux dans ce pays de lait et de miel.

 Car, dit le psaume : « Dieu pardonne toutes les offenses,  Dieu  fait justice aux opprimés »

Saint Paul (2ème lecture) ne manque pas de rappeler aux Corinthiens que pendant les tribulations de cet exode, sous la conduite de Moïse, les hébreux ont franchi  la mer, reçu un même  baptême sous la nuée, tous ont mangé la même nourriture spirituelle, bu la même boisson spirituelle  au rocher qui le suivait. Ce rocher c'était LE CHRIST

Malgré cette bénédiction, certains n'ont pas su plaire à Dieu : Ils sont morts.

Certains ont récriminés : ils ont été exterminés.

Mais dit encore le psaume :« Dieu est tendresse et pitié ; il réclame ta vie à la tombe » 

Et Saint Paul  d'ajouter : « Pour éviter de tomber dans le désir du mal, (nous qui sommes à la fin des temps)  il faut suivre cet exemple et changer, faire attention pour ne pas tomber. »

Ce que nous traduisons par : Nous  devons nous convertir

 Quant à Luc qui rapporte les paroles du Christ à ses disciples lors de sa première étape vers Jérusalem, il se sert de deux paraboles pour marteler la nécessité de se convertir.

  • Celle des Galiléens massacrés par Pilate alors qu'ils priaient et offraient des sacrifices.
  • Celle de la chute de la tour de Siloé qui écrase dix huit personnes

Sans vouloir faire une catéchèse  sur les causes du mal,  Jésus entend  montrer que ces personnes n'étaient pas plus coupables que d' autres,  mais qu'innocentes ou coupables, elles devaient mourir,  elles aussi, comme devaient mourir les hébreux qui se sont détournés de Dieu pendant l'Exode, comme nous devrons tous mourir.

La mort est la fin inéluctable du processus biologique pour les créatures que nous sommes. La mort n'est pas une punition mais un passage obligé vers la vie éternelle, elle est plutôt une récompense,  puisqu'elle nous permet de voir Dieu face à face.

 «Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » dit Jésus, qui ne parle pas de notre mort à la vie humaine,  mais de la mort que Maurice Zundel appelle la deuxième mort,  la mort spirituelle, celle qui nous sépare définitivement de la vie de Dieu.

D'où la nécessité de se convertir, de revenir à Dieu.

Car dit le psaume :

« Dieu est lent à la colère.  Fort est son amour pour qui le craint » (pour qui le respecte)

Psaume que Jésus exprime dans une troisième parabole : celle du figuier :

 Malgré trois ans de stérilité le vigneron (Jésus) va implorer le maître (Dieu) de laisser au figuier, encore une occasion de se racheter et de porter enfin du fruit

Pour éviter le cahot  Dieu nous appelle au changement (à la conversion).

 Le carême n'est pas seulement une courte période pour prier, jeûner, partager, c'est aussi l'occasion de faire un effort pour se convertir, c’est-à-dire changer, se tourner, se retourner vers Dieu, suivre le Christ de près,  disait le cardinal Barbarin. Et ainsi,  passer la mort,  et vivre dans l'Esprit.

Notre temps a besoin de cette conversion.

A force de subir les influences extérieures, une laïcité mal comprise,  la doxa du « tout tout de suite » ; à force de prétendre  nous passer de Dieu parce que nous avons la science, Internet, la protection sociale,  nous construisons un monde sans spiritualité, donc un monde sans âme. Or l'âme c'est ce qui reste de nous après notre mort

Sans nier l'existence heureuse de la générosité dans le monde, celle-ci s'exerce sans référence à Dieu et son seul ancrage humain la rend naturellement périssable.

 A force de vivre sans Dieu, nous risquons fort de vivre sans amour,  et de nous nous  trouver face à la mort spirituelle, celle dont on ne revient pas.

Heureusement, nous croyons qu'un jour,  le figuier va fleurir.

Bernard Buisson, diacre
20 Mars 2022

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Père Basile

Père Basile

IVe DIMANCHE DE CAREME C

En ce quatrième dimanche de Carême, temps de renouvellement spirituel et de conversion, c'est un passage susceptible d'éclairer notre réflexion sur la réconciliation, que nous venons d'écouter. Un merveilleux récit évangélique qui nous parle au cœur. Dans cette parabole, l'attitude du père patient nous rassure ; quant à celles des deux fils, elles sont un peu les nôtres.

Regardons d'abord l'attitude du Père. Jésus y dépeint le visage de Dieu, un Dieu passionné d'amour. Vis-à-vis du fils perdu, aucun reproche, aucune question. Simplement, tout naturellement des gestes d'accueil et de joie : embrassade, beau vêtement, bague aux doigts, repas de fête … Autant de gestes de sollicitude et de bonté de la part de Dieu à l'égard de ceux qui sont éloignés. Il ne peut y avoir d'accueil plus affectueux et plus chaleureux. Envers le fils aîné, même démarche de tendresse de la part du père : il sort à sa rencontre, il lui rappelle ses privilèges de fils aîné et l'invite à venir festoyer avec les autres, car l'enfant qui était perdu est revenu.

Dieu est vraiment ce père de tendresse qui aime, accueille, pardonne. Sa bonté est pleine de délicatesse. En ce temps de Carême, cette parabole nous invite à faire un pas de plus dans la découverte de sa miséricorde, une miséricorde qui rend la dignité au pécheur et l'honore. Son amour bienveillant qui nous accueille tel que nous sommes. Il nous a créés libres de mener notre vie selon nos choix personnels, mais, si éloignés de Lui que nous soyons, il nous porte toujours dans son cœur et attend notre retour. Ce que Jésus nous recommande en dressant ce portrait du père patient, c'est en même temps qu'une immense confiance en la miséricorde de Dieu, l'accueil de l'autre quel qu'il soit, quoi qu'il doive assumer comme poids de passé et de souffrance, de peine ou de péché. Et c'est ici que les attitudes des deux fils ont, chacune, une dimension qui nous concerne.

Ces deux fils, l'un parti mais revenu, et l'autre resté à la maison mais refusant d'entrer, nous représentent. Nous sommes tantôt en ordre, tantôt en désordre, ou les deux à la fois. Nous sommes tous plus ou moins des fils perdus. Des erreurs commises dans le passé, soit par inadvertance soit par choix délibéré, parsèment notre chemin. Nous avons besoin d'être réconciliés avec Dieu, comme saint Paul nous y exhorte aujourd'hui. Nous ressemblons aussi au fils aîné chaque fois que nous refusons de pardonner, quand nous enfermons les autres dans leurs erreurs, par réduction, par manque de charité, quand nous portons sur eux des jugements négatifs de façon définitive et que, à la manière des pharisiens, c'est-à-dire des « séparés », nous nous coupons d'eux. Comme le fils aîné de l'évangile, qui n'appelle plus son frère « mon frère », mais « ton fils » (« ton fils que voilà »), nous oublions qu'il est difficile d'être fils sans être frères, difficile d'aimer Dieu sans aimer son frère.

Puisse le Seigneur nous faire découvrir davantage, à la mi-temps de ce Carême, son visage de père miséricordieux pour que nous soyons nous-mêmes plus miséricordieux envers nos frères et sœurs. Qu'il nous touche par son regard plein d'amour et nous fasse revenir à Lui de tout notre cœur pour célébrer la fête de Pâques dans la joie de lui appartenir.

                                                                                                                       Père Basile Mulewa

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Thierry MERLE (Diacre)

5éme de Carême C

Frères et sœurs, les lectures d'aujourd'hui, et en particulier la première peut nous servir d'introduction à notre vie de chrétiens.

En effet, dès la première lecture, le prophète Isaïe nous dit : « Ainsi parle le Seigneur, lui qui fit un chemin dans la mer, un sentier dans les eaux puissantes ». Le Seigneur nous fait un chemin en effet ; car qu'est-ce que la foi, sinon suivre un chemin. Mais ce chemin n'est pas droit, passant, comme nous le dit Isaïe, au milieu d'une mer agitée. Ainsi en est-il de la barque de nos vies, de la barque de l'Eglise, de la barque du monde, chahutée par les tentations du malin, abondamment rappelées au cours de ce carême. Personne ne peut traverser sa vie sans que sa barque ne soit battue par les flots. Mais sans chemin on est perdu, et les lumières du matérialisme ne font qu'éblouir ; que reste t-il une fois cet aveuglement passé ?

L'évangile propose un de ces balisages du chemin avec ce fameux passage de la femme adultère que nous connaissons bien. Pour les scribes et les pharisiens, il n'y a que la loi qui compte, quitte à mouiller Moïse avec, pour se donner bonne conscience. Permettez-moi de faire trois remarques qui me sont venues à la lecture de ce passage.

-La première concerne tout le peuple chrétien, y compris -et peut-être surtout- ceux qui ont mission de nous guider. Ce passage arrive après les questions posées au Christ sur le lien du mariage, et où le Christ avait déclaré « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre est en flagrant délit d'adultère ». Le Christ avait été clair, et pourtant, la force du pardon va dépasser le poids du péché. Car dans l'évangile de ce jour, le Christ n'a pas jeté la pierre sur la femme adultère ; et il lui dit « je ne te condamne pas », Le Christ n'est pas allé trouver les érudits qui tenaient la loi, mais celle qui avait péché. Et se sont ceux qui jugeaient cette femme qui ne pourront soutenir le regard du Christ, et qui devront dû partir…

-La deuxième remarque tient dans la fin de la phrase du Christ « Va, et désormais ne pêche plus ». La remise des peines, qui peut aller jusqu'à l'infini doit permettre à l'homme de devenir meilleur. Le pardon illimité doit s'accompagner de la conversion. Avec la reconnaissance de la faute, on doit être au moins un peu meilleurs. Etre sur le chemin, c'est donc parcourir un chemin d'humanité fait de pardon et de conversion. Globalement, cela doit -cela devrait- se voir dans une assemblée des chrétiens, et l'on doit, quelque part, montrer quelque chose du Royaume, qui passe aussi par la prise en compte de ce qui est bien comme de ce qui ne l'est pas. Aujourd'hui, pour éviter la contradiction et éviter de juger, on a tendance à accepter que tout se vaut. Mais pour le Christ tout ne se vaut pas, et l'on sait bien, voir trop bien, que la vérité des actes, comme celle des paroles, sont ceux qui permettent de construire le monde meilleur que nous appelons de nos vœux.

-Enfin, Saint Jean relève que ceux qui n'ont pu soutenir le regard du Christ sont partis, en commençant par les plus âgés… Lorsque l'on vit au milieu de la jeunesse, on est frappé par leur sens des actes justes, et leur faculté à percevoir d'emblée les choses évidentes. Au plus on prend de l'âge, au plus on devient compliqué, et l'on devient de véritables virtuoses à tordre le cou des choses évidentes, voire de la vérité. Mieux encore, plus loin, le Christ fera venir vers lui les enfants, c’est-à-dire ceux qui sont à même de mieux discerner les réalités de l'au-delà.

Alors, dans ce chemin sur lequel il nous est proposé d'avancer, demandons au Christ de nous éclairer le but ultime. Car déjà, en ce 5ème dimanche de carême, on peut dire que pointe au bout de chemin, la lueur de jour de Pâques.

Thierry Merle, diacre 03 04 2022